Mardi 31 janvier 2006 à 10h21
SOULAIMANIYAH (Irak), 31 jan 2006 (AFP) — Quelque 500.000 volatiles ont été abattus dans une large zone frontalière du Kurdistan d'Irak, où un premier décès dû au virus H5N1 de la grippe aviaire a été confirmé, a indiqué mardi un responsable ajoutant que la région manquait totalement de médicaments.
"Nous avons un manque chronique du médicament antiviral Tamiflu. Nous ne disposons que de 50 comprimés", suffisant à assurer le traitement de cinq personnes, a affirmé Tahsine Namek, chef d'une commission de lutte contre la grippe aviaire, à Soulaimaniyah, à 330 km au nord de Bagdad.
"Même les équipes engagées dans l'abattage des volailles ne peuvent obtenir de traitement" préventif, a dit ce responsable de la santé.
Il a souligné que ces équipes "avaient déjà abattu quelque 500.000 volatiles dans une vaste zone" qui s'étend sur trois départements, à la frontière de l'Iran.
"La zone s'étend du lieu de villégiature de Doukane, à 60 km de Soulaimaniyah, à Rania", proche de la frontière avec l'Iran, a-t-il dit ajoutant que 50 hameaux et points de peuplement étaient concernés. Dans certains secteurs, "50% des élevages ont été détruits, dans d'autres 30%".
Selon lui, le ministre de la Santé, Abdel Mouttaleb Mohammed Ali, a promis d'envoyer de l'aide pour empêcher l'expansion de la maladie vers le centre et le sud de l'Irak. Mais nous n'avons encore rien reçu".
Il a ajouté que le gouvernement irakien avait consacré une enveloppe de 26 millions de dollars pour compenser les pertes des villageois.
La veille, le ministre irakien de l'Agriculture Ali al-Bahadli a indiqué que des compensations seraient versées aux propriétaires des élevages décimés. Il a évoqué un plan d'abattage systématique de volailles dans les régions frontalières de la Turquie pour empêcher l'expansion de l'épizootie en provenance de ce pays.
Il a par ailleurs indiqué que l'Irak disposait de tous les moyens pour lutter contre une pandémie et pouvait, le cas échéant, se procurer tous les produits nécessaires.
Le premier décès dû au virus H5N1 de la grippe aviaire en Irak a été annoncé lundi par le ministre de Santé. Par ailleurs, selon un responsable de la santé kurde, il existe 14 cas suspects, dont deux fortement soupçonnés d'être contaminés par le virus mortel.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.