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Grèce: deux migrantes affirment avoir été séparées de leurs enfants en mer


Jeudi 18 février 2016 à 14h55

Athènes, 18 fév 2016 (AFP) — Deux mères de famille kurdes de Syrie ont affirmé jeudi à des journalistes à leur arrivée à Lesbos en provenance des côtes turques avoir été séparées en mer de leurs enfants, ramenés en Turquie par les gardes-côtes de ce pays.

La mission à Lesbos du Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU a entrepris de vérifier les faits.

Selon le récit faits par ces deux femmes aux médias, dont l'AFP, l'une a été séparée de ses cinq enfants âgés de 7 à 14 ans, et l'autre de deux enfants dont l'âge n'a pas été précisé.

Elles ont raconté que le petit bateau qui les transportait avait été intercepté dans les eaux turques par les gardes-côtes turcs, qui ont commencé à embarquer des passagers, dont leurs enfants, dans le but de les ramener côté turc.

Mais le pilote du bateau de migrants a soudain poussé les gaz pour échapper aux policiers turcs, séparant de fait les familles.

Le bateau de migrants a ensuite été intercepté en mer par la police portuaire grecque, qui l'a conduit au port de Mytilène, où les deux femmes, la mère des cinq, Deniz Sidour, et la seconde, enceinte, ont livré leur témoignage.

Mme Sidour a gardé avec elle un fils de 20 ans, Omar, qui a affirmé aux journalistes que la famille se trouvait en route pour rejoindre le père en Allemagne. Ils ont ensuite été conduits au hotspot de l'île, à Moria, pour y être enregistrés.

L'autre femme, accompagnée de son mari, a quant à elle conduite à l'hôpital pour une prise en charge préventive.

Selon le HCR en Grèce, les séparations de familles ne sont pas rares dans l'actuel périple migratoire, tant dans la panique du départ des côtes turques que dans les aléas de la route empruntée ensuite vers l'Europe du nord.

Selon l'agence de coordination policière Europol, plus de 10.000 enfants migrants non accompagnés ont par ailleurs disparu en Europe depuis janvier 2014 après avoir été enregistrés à leur arrivée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.