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Grande-Synthe: le nouveau camp "complet", 1.500 migrants présents (mairie)


Lundi 14 mars 2016 à 16h38

Grande-Synthe (France), 14 mars 2016 (AFP) — Le nouveau camp de réfugiés de Grande-Synthe (Nord), proche de Dunkerque et qui accueille 1.500 migrants, essentiellement des Kurdes, est "complet", a indiqué lundi le maire écologiste Damien Carême.

"On est complet, on ne peut plus en accueillir plus. On a fait notre part, comme le colibri", a déclaré le maire EELV de cette ville de plus de 20.000 habitants en référence au conte du petit colibri qui éteint le feu d'une goutte d'eau.

"On ne peut pas avoir un camp de 1.500 ad vitam aeternam et il n'est pas extensible à l'infini. Il faut savoir dire +stop+", a-t-il ajouté à l'occasion d'une conférence de presse.

Grande-Synthe, ancien petit port de pêche de la mer du Nord qui avait été complètement transformé par l'implantation de l'usine sidérurgique Usinor dans les années 1960, a accueilli pendant un peu moins d'un an des migrants dans le camp particulièrement insalubre du Basroch. La semaine dernière, la municipalité a effectué le déménagement vers un nouveau camp, situé à une trentaine de minutes du centre ville, baptisé la Linière.

Ce nouveau camp, constitué de cabanons en bois, a été construit par Médecins sans frontières (MSF), sans l'aval de l'Etat.

"Nous ne pouvons accueillir plus de réfugiés que nos capacités d'accueil" afin "d'assurer de bonnes conditions d'accueil", a-t-il dit. De même, les maisonnettes seront démantelées "au fur et à mesure", avec les départs de migrants (pour l'un des 112 Centres d'accueil et d'orientation, des passages en Angleterre...).

Interrogé sur l'emplacement du camp, le maire écologiste a reconnu que le terrain n'était pas "idéal", en raison de la proximité des voies de chemin de fer et de l'autoroute reliant Dunkerque à Calais. "Mais il s'agissait du terrain qui convenait le mieux à l'urgence", a souligné l'élu.

"A mon avis il faudra répéter ce type de camp un peu partout ailleurs. On a voulu quelque part montrer l'exemple", a dit M. Carême, soulignant avoir reçu des messages de félicitations de tous les bords politiques - hormis de l'extrême droite - pour diriger la première municipalité en France à construire un tel type de camp au normes internationales depuis le début de la crise migratoire.

Le maire a également expliqué avoir "besoin de l'Etat" pour assurer le fonctionnement du camp chiffré à trois millions d'euros par an. La municipalité a prévu de lancer une plateforme internet pour collecter des dons qui permettront une bonne gestion du camp de la Linière.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.