Mardi 6 février 2007 à 20h32
PARIS, 6 fév 2007 (AFP) — La garde à vue des 13 Kurdes de Turquie, dont des "cadres importants" de l'organisation séparatiste kurde PKK, interpellés lundi en région parisienne dans le cadre d'un dossier de financement du terrorisme, a été prolongée mardi de 48 heures, a-t-on appris de sources proches du dossier.
Une quatorzième personne, une femme de 33 ans domiciliée à Paris, a été appréhendée lundi en Belgique, où elle était en déplacement, en vertu d'un mandat d'arrêt européen lancé par les juges antiterroristes Jean-Louis Bruguière et Thierry Fragnoli, chargés du dossier.
Parmi les treize personnes interpellées figurent des "cadres importants du PKK en France".
Le réseau présumé qu'ils animaient est soupçonné d'avoir participé au financement d'attentats commis en Turquie par le TAK, les "Faucons de la liberté", une émanation du PKK, ainsi qu'à des combats au Kurdistan irakien.
Selon des sources concordantes, une "collecte plus ou moins forcée" permet de récolter en une année 5 millions d'euros auprès des Kurdes vivant en Europe, dont environ le quart en provenance de France. La justice française les suspecte également de blanchiment d'argent.
En juillet 2006, deux Kurdes de Turquie avaient été interpellés alors qu'ils changeaient 200.000 euros en dollars, sans pouvoir justifier la provenance de cette somme. Sur cet argent et sur 110.000 autres euros saisis par la suite, d'"importantes traces de cocaïne ont été découvertes", selon une source proche du dossier. Ces arrestations avaient lancé l'affaire.
Un millier de Kurdes, selon la police, 5.000 à 6.000, selon les organisateurs, ont manifesté mardi après-midi à Paris sous les couleurs du PKK, pour protester contre le coup de filet de la veille.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.