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Frappes en Irak et en Syrie: Ankara affirme avoir informé ses alliés


Mercredi 26 avril 2017 à 19h01

Ankara, 26 avr 2017 (AFP) — La Turquie a affirmé mercredi avoir préalablement informé les Etats-Unis et la Russie avant ses frappes lancées mardi contre des forces kurdes en Irak et en Syrie.

Les Etats-Unis, qui conduisent une coalition internationale luttant contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, avaient exprimé leur "profonde préoccupation" après les bombardements turcs.

"Deux heures avant cette opération, et comme le prévoient nos accords, nous avons partagé l'information avec les Etats-Unis et la Russie", a déclaré le chef de la diplomatie Mevlüt Cavusoglu aux médias turcs depuis l'Ouzbékistan où il effectue une visite.

"Ces dernières semaines, nous avons fait savoir à nos amis américains et à nos alliés, à travers les canaux militaires et diplomatiques, que nous allions mener une opération dans ce secteur", a-t-il ajouté.

L'aviation turque a bombardé mardi des positions de forces kurdes dans le nord-est de la Syrie et dans la région de Sinjar dans le nord-ouest de l'Irak, faisant plus de trente morts.

Les frappes ont visé les Unités de protection du peuple kurde (YPG) en Syrie et le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés en Irak. Toutefois, au moins six membres des forces de sécurité kurdes irakiennes -rivales du PKK - ont été tués, dans ce qui semble être un accident.

"Nous sommes très préoccupés, profondément préoccupés par le fait que la Turquie ait mené des frappes aériennes plus tôt dans la journée dans le nord de la Syrie et dans le nord de l'Irak, sans coordination adéquate avec les Etats-Unis ou la coalition mise en place pour défaire le groupe Etat islamique", a déclaré mardi le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.

"Nous avons fait part directement au gouvernement turc de nos inquiétudes", a-t-il poursuivi.

La Turquie étant un allié des Américains et un membre de l'Otan, Washington doit ainsi prendre garde à ne pas s'aliéner ce précieux partenaire sous peine de perdre le soutien d'Ankara dans la lutte contre l'EI.

Dans le même temps, des conseillers militaires américains travaillent avec des forces kurdes pour lutter contre les jihadistes, au grand mécontentement de la Turquie qui considère ces combattants kurdes comme des groupes "terroristes" en raison de leurs liens avec le PKK.

Selon l'agence progouvernementale Anadolu, l'aviation turque a lancé mercredi de nouvelles frappes contre des positions du PKK dans la région de Zab dans le nord de l'Irak.

Par ailleurs, l'armée turque a affirmé que deux de ses soldats avaient été "légèrement blessés" mercredi par des tirs de mortier provenant d'une zone contrôlée par les YPG contre un poste-frontière dans la province de Mardin, frontalière de la Syrie.

Dans un autre incident, un poste-frontière turc de la province de Hatay, également frontalière de la Syrie, a été visé par des tirs de mortier provenant d'une zone contrôlée par le régime syrien sans faire de blessé, a indiqué l'armée turque.

L'état-major turc a indiqué avoir répliqué dans les deux cas par des tirs d'artillerie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.