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France: une centaine de clandestins kurdes découverts sur une plage de Corse


Vendredi 22 janvier 2010 à 20h29

BONIFACIO (France), 22 jan 2010 (AFP) — Une centaine de migrants, affirmant être des Kurdes de Syrie, ont été découverts vendredi sur une plage de Corse, île française de Méditerranée, a-t-on appris auprès des autorités françaises.

Le groupe de 124 personnes -- 57 hommes, 29 femmes et 38 enfants -- "aurait été débarqué d'un bateau par des passeurs, sans doute hier (jeudi) soir mais peut-être depuis plus longtemps", a indiqué la préfecture de Corse.

Ces clandestins, tous dépourvus de documents d'identité, "déclarent pour certaines être des Kurdes en provenance de Syrie, pour d'autres en provenance du Maghreb", selon le ministre français de l'Immigration, Eric Besson.

"Il s'agit de Syriens se disant Kurdes" et qui "disent avoir fait un périple en plusieurs étapes à travers la Méditerranée", a ensuite précisé le préfet Stéphane Bouillon.

Ils "ont été amenés jusqu'en Corse à bord d'un cargo", a-t-il poursuivi.

Il s'agirait d'un bateau russe ou ukrainien, selon une source proche du dossier.

Dans l'après-midi, M. Besson a indiqué qu'un bateau susceptible d'avoir débarqué ces migrants avait été identifié "dans les eaux internationales" et devait être contrôlé par les douanes italiennes.

Les migrants ont été découverts au petit matin sur une plage d'une réserve naturelle située entre Bonifacio et Pianottoli-Caldarello, à l'extrême sud de la Corse, non loin de la Sardaigne (Italie).

Des traces de campement ont été retrouvées sur la plage : restes de nourriture, feu de camp, sacs en plastique. Selon la préfecture, l'isolement des lieux peut expliquer que le groupe n'ait été découvert que vendredi.

Les migrants, apparemment en bonne santé, ont été transférés dans un gymnase de Bonifacio, où services de secours, associations et médecins ont été dépêchés, et où des tables ont été dressées avec nourriture, jouets, vêtements et cigarettes, a constaté un journaliste de l'AFP.

Excluant que la Corse devienne une destination des candidats à l'immigration comme l'île italienne de Lampedusa, Eric Besson a ensuite annoncé qu'il allait proposer à la présidence espagnole de l'Union européenne (UE) d'organiser un sommet de crise sur l'immigration clandestine.

Cette rencontre réunirait l'ensemble des ministres chargés de l'Immigration des pays méditerranéens membres de l'UE, ainsi que le Royaume-uni et l'Allemagne.

A cette occasion, M. Besson veut proposer la généralisation des patrouilles maritimes conjointes et le déploiement immédiat de renforts opérationnels européens sous l'égide de l'agence européenne de surveillance des frontières (Frontex).

Selon les autorités en Corse, c'est la première fois que l'île est confrontée à une telle arrivée de clandestins sur ses côtes.

La France avait précédemment connu un cas d'arrivée massive de réfugiés par la mer, en février 2001, avec l'échouage d'un vraquier, l'East Sea, près de Saint-Raphaël (sud-est), avec quelque 910 Kurdes à bord. En 2008, 8 Syriens et un Libanais avaient été condamnés à des peines allant d'un à dix ans de prison par un tribunal français pour avoir organisé le transport et le débarquement de ces clandestins.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.