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France: remise en liberté de 4 Kurdes soupçonnés d'activités terroristes


Mardi 27 février 2007 à 21h14

PARIS, 27 fév 2007 (AFP) — La justice française a décidé mardi de remettre en liberté quatre Kurdes présentés comme appartenant au parti séparatiste PKK, mis en examen (inculpés) pour des activités terroristes présumées et incarcérés le 9 février, a-t-on appris de source judiciaire.

En ce qui concerne Canan Kurtyilmaz, considérée comme la déléguée européenne du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) en Europe, la chambre de l'instruction l'a maintenue sous contrôle judiciaire, contrairement à ce qui avait été demandé par le parquet général qui demandait son incarcération.

Mme Kurtyilmaz, 33 ans, a été arrêtée en Belgique où elle était en déplacement le 5 février, transférée en France le 16 février et mise en examen deux jours plus tard.

Vendredi, huit Kurdes avaient déjà été remis en liberté.

Au total, quatorze Turcs et un Australien d'origine kurde, régulièrement installés en France, avaient été arrêtés lors d'un coup de filet les 5 et 6 février dans la région parisienne et en Bretagne (ouest). Quatorze d'entre eux avaient été écroués.

Deux autres Kurdes l'avaient été en juillet dernier, au démarrage de l'enquête, après avoir avoir été interpellés au moment où ils changeaient 200.000 euros en dollars, sans pouvoir justifier leur provenance.

Ils sont soupçonnés de blanchiment d'argent et d'extorsion de fonds ayant servi au financement d'attentats commis en Turquie ainsi qu'à des combats au Kurdistan irakien.

"La cour tire à nouveau toutes les conséquences de l'incohérence de l'attitude des différents services chargés de la lutte contre le terrorisme: d'un côté la DST (contre-espionnage) qui n'ignorait rien de leurs activités depuis des années et de l'autre la DNAT (Division nationale antiterroriste chargée de cette affaire, ndlr) qui subitement les criminalise", a déclaré à l'AFP l'un des avocats des Kurdes, Me William Bourdon.

Plusieurs des personnes poursuivies ont expliqué avoir eu "des relations suivies" avec la DST (Direction de la surveillance du territoire) depuis 2000.

La DST a confirmé l'existence de contacts avec des Kurdes du PKK mais uniquement, dit-elle, pour prévenir toute action illégale.

Le PKK, considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, a déclenché en 1984 une rébellion sécessionniste dans le sud-est de la Turquie, région pauvre et sous-développée, peuplée majoritairement de Kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.