Page Précédente

France : neuf Kurdes soupçonnés d'attentats mis en examen et incarcérés


Samedi 16 juin 2007 à 12h26

PARIS, 15 juin 2007 (AFP) — Neuf membres présumés du parti séparatiste kurde PKK, interpellés en début de semaine en France, ont été mis en examen vendredi à Paris et incarcérés dans le cadre d'une enquête sur des attentats contre des commerces et associations turcs, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

En garde à vue, certains ont reconnu quelques-uns des faits qui leur sont reprochés, c'est-à-dire le jet de cocktails Molotov contre des associations ou des commerces turcs en province depuis le début de l'année, selon des sources proches du dossier. La plupart ont revendiqué leur appartenance à "la mouvance" du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) qui mène une lutte armée en Turquie.

Des relevés d'ADN sur les lieux des faits et des écoutes téléphoniques attestent de leur participation aux attentats, selon ces sources proches du dossier.

Le parquet de Paris a ouvert vendredi une information judiciaire pour "destruction de biens immobiliers", notamment "par l'effet d'une substance explosive" et ce "en bande organisée", "fabrication, détention et transport d'engins explosifs ou incendiaires", le tout "en relation avec une entreprise terroriste".

D'autres infractions sont visées, dont l'"association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et le "financement d'activités terroristes".

Les Kurdes, des hommes de moins de 30 ans, ont été mis en examen pour l'un ou plusieurs de ces crimes et délits par le juge antiterroriste Thierry Fragnoli.

Deux autres hommes sur les onze personnes interpellées entre lundi soir et mardi soir ont été remis en liberté.

Une autre personne, incarcérée dans une autre information judiciaire pour des jets de cocktails Molotov à Bordeaux (sud-ouest), sera présentée ultérieurement au juge Fragnoli en vue d'une probable mise en examen.

Le magistrat est saisi de huit attentats. Ainsi, le 1er mai dans la région de Marseille (sud), un commando de six hommes avait lancé des engins incendiaires contre un bar fréquenté par des Turcs et un client avait été brûlé au second degré, selon les mêmes sources.

Parmi les onze interpellés, trois personnes ont été arrêtées en banlieue parisienne, six dans la région de Bordeaux et deux dans celle de Marseille.

Une autre information judiciaire est en cours à Paris, dans le cadre de laquelle une quinzaine de Kurdes, présentés comme des membres actifs du PKK, ont été mis en examen en février pour blanchiment d'argent et extorsion de fonds qui auraient servi au financement d'attentats commis en Turquie ainsi qu'à des combats au Kurdistan irakien.

Les rebelles kurdes du PKK ont pris les armes depuis 1984 contre le pouvoir central d'Ankara pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le Sud-Est anatolien. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.