
Samedi 12 mai 2007 à 13h57
STRASBOURG (France), 12 mai 2007 (AFP) — Des milliers de Kurdes venus de plusieurs pays d'Europe ont manifesté samedi à Strasbourg (est) leur soutien aux grévistes de la faim qui réclament l'examen de l'ex-chef du PKK Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999, par des médecins indépendants.
Munis de drapeaux à l'effigie du leader kurde et de pancartes indiquant "Liberté pour Öcalan" et "Paix en Kurdistan", les manifestants --14.000 selon la police, 40.000 selon les organisateurs-- ont commencé à défiler en fin de matinée près de la gare. Ils devaient rallier les abords d'un stade où était prévu un meeting.
"Nous sommes ici pour soutenir les dix-huit grévistes et pour demander l'envoi de médecins indépendants sur l'île d'Imrali" où est détenu Öcalan, a expliqué Dogan Fidan, du Comité de soutien aux grévistes. Les manifestants, a-t-il précisé, viennent "d'Allemagne, de Suisse, d'Italie, de Belgique, d'Autriche, des Pays-Bas et de France".
Les grévistes, qui en sont à leur 32e jour de jeûne, réclament que le Comité pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe envoie une "mission indépendante" en Turquie afin d'examiner Öcalan.
En mars, les avocats du leader kurde ont publié les résultats d'analyses établissant selon eux que leur client souffrirait d'un empoisonnement. Des allégations "sans fondement", selon la justice turque.
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe Terry Davis a exprimé jeudi son "inquiétude au sujet de la santé des grévistes" de la faim, dont une partie a dû être hospitalisée. Il a assuré que le CPT examinait "attentivement et sous tous ses aspects la situation de la détention" d'Öcalan.
Leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) -considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis-, Öcalan est depuis 1999 le seul détenu de la prison de l'île d'Imrali, où il purge une peine pour "séparatisme".
La Cour européenne des droits de l'Homme a confirmé en appel en mai 2005 le caractère inéquitable du procès qui lui a été fait en Turquie et recommandé que M. Öcalan soit rejugé.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.