Samedi 13 février 2010 à 13h05
STRASBOURG (France), 13 fév 2010 (AFP) — Des milliers de Kurdes ont manifesté samedi à Strasbourg (est de la France) pour réclamer la libération de l'ancien chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999.
Plus de 15.000 personnes ont participé à cette manifestation selon les organisateurs, 6.500 selon la police. Le mouvement était organisé par la Fédération des associations kurdes en France (Feyka).
Venus massivement et en famille d'Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas ou de Suisse, les manifestants ont défilé derrière des banderoles réclamant la "liberté pour Öcalan" et une "solution démocratique pour la question kurde".
"Nous voulons un Kurdistan autonome. La vie de 40 millions de personnes est en jeu", a déclaré à l'AFP l'un des porte-paroles de la Feyka, Faruk Doru.
Les manifestants étaient principalement venus demander la libération d'Abdullah Öcalan, fondateur et ex-chef du PKK.
Öcalan a été arrêté en 1999 au Kenya par des agents turcs avec l'aide des services de renseignement américains.
Transféré en Turquie, il a été condamné à mort pour "séparatisme" en juin 1999, peine commuée en 2002 en prison à vie après l'abolition de la peine capitale. La Cour européenne des droits de l'Homme a recommandé en mai 2005 l'organisation d'un nouveau procès, estimant que celui de 1999 était "inéquitable".
"Ses conditions de détention sont déplorables. Le gouvernement turc fait croire qu'elles se sont améliorées uniquement pour faire plaisir au CPT (Comité anti-torture du Conseil de l'Europe)", a déclaré Veli Tekiner du comité national de soutien à M. Öcalan.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, a déclenché en 1984 une rébellion sécessionniste dans le sud-est de la Turquie qui a fait plus de 37.000 morts. A l'appel d'Öcalan, ses partisans ont décrété une trêve unilatérale le 1er octobre 2006, rejetée par Ankara.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.