Mardi 13 janvier 2009 à 15h32
PARIS, 13 jan 2009 (AFP) — Le tribunal correctionnel de Paris a infligé mardi des peines de prison allant de trois mois à cinq ans ferme à l'encontre de onze Kurdes, proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), pour des attentats perpétrés dans le sud-ouest de la France en 2007.
Selon le ministère public, c'est la première fois qu'un tribunal français condamne des proches du PKK pour des faits de terrorisme.
Le tribunal a été plus sévère que ne l'avait requis le parquet, qui avait demandé entre 6 mois et 4 ans ferme pour les auteurs de ces attentats contre deux cafés et une association de Turcs à Bordeaux .
Les prévenus, âgés pour la plupart d'une vingtaine d'années et interpellés en juin 2007 en banlieue parisienne, à Bordeaux et Marseille (sud-est), ont été jugés coupables d'"association de malfaiteurs à visée terroriste" et pour certains de "financement du terrorisme".
Le seul absent a été condamné à 5 ans ferme. Un mandat d'arrêt a été lancé contre lui. Les autres ont été condamnés à des peines allant de 18 mois à 5 ans, toutes assorties en partie du sursis.
Les trois détenus ont été maintenus en prison, tandis que deux mandats de dépôt ont été prononcés. Ils ont été interdits de séjour en France pour plusieurs années.
Le tribunal a considéré que les prévenus, membres des "Jeunesses apoïstes", avaient bien jeté des cocktails Molotov à Bordeaux contre deux bars turcs, le 5 mars et le 24 avril 2007, ainsi que contre une association culturelle turque le 17 mars.
Organisation de jeunesse du PKK, les "Jeunesses apoïstes" ont été ainsi nommées en référence au chef rebelle kurde Abdullah Öcalan surnommé "Apo", condamné à la prison à vie en Turquie, où il est détenu depuis 1999.
Le PKK, tenu pour une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a lancé en 1984 une campagne armée pour obtenir l'autonomie du sud-est de la Turquie. Le conflit opposant les rebelles kurdes aux forces armées turques a fait 44.000 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.