Page Précédente

France: 14 Kurdes poursuivis pour des attentats contre des cibles turques


Mardi 6 mai 2008 à 15h50

PARIS, 6 mai 2008 (AFP) — Quatorze jeunes gens d'origine kurde, présumés proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), sont poursuivis en France pour des attentats contre des commerces et associations turcs, a-t-on appris mardi de sources judiciaires à la clôture de l'enquête.

Les jeunes gens sont inculpés et incarcérés notamment pour des faits de "destruction de biens par l'effet d'une substance explosive" et de "fabrication, détention et transport d'engins explosifs ou incendiaires", après des attentats commis en 2007 notamment à Bordeaux (sud-ouest) et près de Marseille (sud-est).

Ils sont également poursuivis pour "financement du terrorisme" et "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Ces jeunes, membres des "jeunesses apoïstes" - en référence au chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan surnommé Apo - sont soupçonnés de s'être attaqués à une épicerie turque en mars 2007 et d'avoir lancé des cocktails Molotov les 23 et 24 avril 2007 contre un bar et une association culturelle turque à Bordeaux.

Ils sont également poursuivis pour des attaques similaires en avril-mai 2007 à Marignane et Port-de-Bouc, près de Marseille.

Certains de ces attentats avaient fait des blessés, parfois brûlés sérieusement.

Les inculpés disposent maintenant de trois mois pour demander d'éventuels actes complémentaires avant que le parquet ne prenne ses réquisitions. Le juge se prononcera ensuite sur un éventuel renvoi des mis en cause devant le tribunal.

Les rebelles du PKK ont pris les armes en 1984 contre le pouvoir central d'Ankara pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est anatolien (peuplé majoritairement de Kurdes). Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le conflit déclenché par Abdullah Öcalan, condamné à la prison à vie en Turquie où il est détenu depuis 1999, a fait environ 37.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.