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France: 11 Kurdes seront jugés pour des attentats contre des cibles turques


Mardi 29 juillet 2008 à 16h55

PARIS, 29 juil 2008 (AFP) — Onze jeunes Kurdes, présumés proches des rebelles séparatistes kurdes de Turquie, ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris pour des attentats contre deux cafés et une association turcs à Bordeaux (sud-ouest), a-t-on appris mardi de sources proches du dossier.

Un douzième jeune, mineur au moment des faits, a pour sa part été renvoyé devant le tribunal pour enfants de Paris.

Pour la plupart âgés d'une vingtaine d'années, ils sont poursuivis pour des faits de "destruction de biens immobiliers par l'effet d'une substance explosive", de "fabrication, détention et transport d'engins explosifs ou incendiaires" et d'"association de malfaiteurs", le tout "en relation avec une entreprise terroriste".

Sept d'entre eux, soupçonnés d'avoir collecté des fonds au profit du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), sont également renvoyés devant le tribunal pour "financement du terrorisme".

La plupart avaient été interpellés en banlieue parisienne, dans les régions de Bordeaux et de Marseille (sud), et inculpés en juin 2007. Deux sont toujours en détention provisoire.

Ils sont soupçonnés d'avoir jeté des cocktails Molotov à Bordeaux contre un bar turc le 5 mars 2007 et contre une association culturelle turque douze jours plus tard.

Deux d'entre eux ont été interpellés avec un sac imprégné d'essence juste après une autre attaque contre un bar fréquenté par la communauté turque à Bordeaux, "Chez Musa", le 24 avril 2007.

Ces attentats ont fait des blessés, parfois brûlés sérieusement.

Tous les prévenus sont des membres présumés des "Jeunesses apoïstes", organisation de jeunesse du PKK, selon des sources proches de l'enquête.

Les rebelles du PKK ont pris les armes en 1984 contre le pouvoir central d'Ankara pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est anatolien (peuplé majoritairement de Kurdes). Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne. Le conflit a fait environ 37.000 morts.

Le procès des prévenus, le premier ayant trait aux activités du PKK en France depuis une quinzaine d'années, selon une source proche du dossier, doit avoir lieu en fin d'année.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.