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"Force" kurde en Syrie: Washington promet une "explication" aux Turcs


Jeudi 18 janvier 2018 à 16h16

Washington, 18 jan 2018 (AFP) — Les Etats-Unis n'entendent pas créer une "force de sécurité frontalière" avec leurs alliés kurdes en Syrie, mais ils doivent "une explication" à la Turquie si leurs intentions ont été mal comprises, a déclaré le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

"Nous comprenons leur réaction", "nous leur devons une explication", a-t-il estimé dans la nuit de mercredi à jeudi, déplorant plusieurs fois que "certains commentaires faits par certains aient donné une fausse impression".

La coalition internationale antijihadiste menée par Washington a annoncé dimanche qu'elle oeuvrait à la création d'une "force" frontalière dans le nord de la Syrie composée de 30.000 hommes, dont près de la moitié issus des rangs des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes à la pointe de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Cette annonce a aussitôt provoqué la colère de la Turquie, car les FDS sont dominées par une milice kurde considérée par Ankara comme l'extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en rébellion contre les autorités turques depuis 1984.

Le Pentagone avait donc déjà dû assurer mercredi qu'il ne s'agissait pas d'une "nouvelle armée" mais seulement d'un entraînement des "forces locales de sécurité". Une mise au point jugée insuffisante par Ankara.

"Malheureusement tout cela a été mal rapporté, mal expliqué, certaines personnes se sont mal exprimées", a assuré Rex Tillerson dans l'avion qui le ramenait à Washington après des réunions au Canada et en Californie.

"Nous ne sommes pas du tout en train de créer une force de sécurité frontalière. Nous avons dit aux Turcs ce que nous faisons: nous tentons de faire en sorte que les éléments locaux garantissent la sécurité des zones libérées", a-t-il déclaré devant des journalistes.

"Il s'agit seulement d'un entraînement accru pour essayer d'empêcher l'EI" de refaire surface, a-t-il plaidé. "Rien n'a changé."

Selon le chef de la diplomatie américaine, qui s'est entretenu mardi avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu en marge d'une réunion sur la Corée du Nord à Vancouver, "cela doit être clarifié avec la Turquie".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.