Page Précédente

Financement d'un groupe terroriste turc: jusqu'à huit ans de prison requis


Mercredi 28 novembre 2012 à 13h16

PARIS, 28 nov 2012 (AFP) — Des peines allant de deux ans avec sursis à huit ans de prison ferme ont été requises mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris contre 15 ressortissants turcs poursuivis pour avoir financé un groupe clandestin d'extrême gauche proche de la cause kurde considéré comme terroriste.

Huit ans de prison avec mandat de dépôt ont été requis contre le chef présumé en France du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), interdit en Turquie et inscrit sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.

La même peine a été requise contre le trésorier présumé de la branche française du DHKP-C.

Des peines allant de deux ans de prison avec sursis à six ans de prison ferme ont été requises contre les autres prévenus.

La procureur a également demandé au tribunal de dissoudre l'Association culturelle et de solidarité Anatolie Paris, soulignant qu'elle a toujours aujourd'hui une existence administrative. Selon l'accusation, cette structure est la "vitrine légale" du DHKP-C en France.

Il est reproché aux prévenus d'avoir récolté des fonds, en organisant en région parisienne avec cette association des manifestations culturelles ou commémoratives ou des ventes de magazines, ensuite envoyés en Turquie.

Pour la défense de deux des principaux prévenus, le trésorier présumé du DHKP-C en France dont il serait le numéro 2, et celui qui en serait le numéro 3, Me Thibaut Rouffiac a estimé que "ce n'est pas parce qu'on a vendu des dizaines ou des centaines de revues qu'on a participé" à une entreprise terroriste ou à son financement.

L'avocat a estimé qu'il n'y avait qu'"extrêmement peu de choses, voire rien du tout" contre ses clients, âgés d'une cinquantaine d'années et aujourd'hui "inoffensifs".

L'enquête n'a pu déterminer que les fonds récoltés en France étaient envoyés en Allemagne, "après, ça s'arrête là", a-t-il plaidé.

Trois des prévenus ont déjà été condamnés pour des faits en lien avec le DHKP-C dans les années 1990.

Le DHKP-C est considéré comme responsable de nombreux attentats meurtriers en Turquie.

Le procès doit s'achever jeudi après-midi et le jugement devrait être mis en délibéré.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.