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Fillette kurde tuée en Belgique : le policier auteur du tir se dit "anéanti"


Jeudi 31 mai 2018 à 17h14

Bruxelles, 31 mai 2018 (AFP) — Le policier belge incriminé pour la mort d'une fillette kurde à la mi-mai au cours d'une course-poursuite sur une autoroute de Belgique s'est dit "anéanti"par la voix de son avocat jeudi.

La petite Mawda, deux ans, inhumée mercredi à Bruxelles, était morte dans la nuit du 16 au 17 mai, touchée par une balle qu'avait tirée un policier dans la région de Mons (ouest), pendant une course-poursuite entre les forces de l'ordre et une camionnette de migrants dans laquelle la fillette se trouvait avec ses parents.

Pour la première fois, dans un communiqué rédigé par son avocat Me Laurent Kennes, ce policier, identifié sous la simple initiale "V.", livre sa version des faits et explique qu'"à aucun moment (il) n'a tiré ni pour tuer ni pour blesser".

Passager d'un véhicule de police intervenu en renfort d'autres patrouilles, il souligne que lui et son collègue n'étaient pas informés des raisons de la course-poursuite en cours et qu'ils ne savaient pas que la camionnette transportait une trentaine de migrants.

Face au comportement "particulièrement dangereux" de son conducteur, qui, dit-il, a ignoré les injonctions des policiers qui lui faisaient signe de s'arrêter, "V. a alors pris la décision de tirer dans le pneu avant gauche dans l'espoir d'arrêter le véhicule fou".

Mais le tir a été dévié. "Au moment de tirer, la camionnette a, une nouvelle fois, tenté de percuter le véhicule Volvo (de la police, ndlr), ce qui a contraint son conducteur à donner un coup de volant au moment où V. tirait", est-il expliqué.

"Cet homme est anéanti depuis l'annonce du décès de Mawda. Il n'existe pas de mot assez fort pour exprimer ses regrets" à sa famille, poursuit l'avocat dans son texte. "Il reste à la disposition de la justice et collaborera pleinement à l'enquête", ajoute-t-il.

La mort de Mawda a suscité une grande émotion en Belgique. La justice avait d'abord écarté la mort par balle après les premières constatations rapportées, mais l'autopsie de l'enfant est venue contredire ces éléments.

Deux enquêtes ont été ouvertes par la justice et par le comité P, la police des polices en Belgique. Aucune inculpation n'a encore été prononcée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.