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Expulsion de Norvège du mollah Krekar: l'insurrection irakienne menace


Mercredi 9 janvier 2008 à 19h33

BAGDAD, 9 jan 2008 (AFP) — La principale coalition de l'insurrection sunnite irakienne a menacé la Norvège de représailles si l'arrêté d'expulsion prononcé par la justice norvégienne à l'encontre du mollah Krekar, fondateur du groupe islamiste kurde irakien Ansar al-Islam, était mis à exécution.

"Le Front de la réforme et du jihad (RJF) veut exprimer sa préoccupation sur le sort de Cheikh Krekar qui a vécu en Norvège en toute légalité depuis longtemps et n'y a jamais commis un crime", selon un communiqué de ce groupe transmis mercredi à l'AFP.

Le RJF "suit avec attention ce qui se passe" en Norvège, affirme le texte.

La Cour suprême de Norvège avait confirmé le 8 novembre l'arrêté d'expulsion visant le mollah Krekar, de son vrai nom Najmeddine Faraj Ahmad, considéré comme une menace pour la sécurité nationale.

Le religieux kurde ne pourra toutefois pas être expulsé avant que la situation en Irak offre suffisamment de garanties de sécurité.

"Cette question, si elle n'est pas gérée avec attention, aura des conséquences douloureuses pour le gouvernement norvégien", met en garde le RJF.

Et si Oslo "ne revoit pas sa décision, nous appellerons à un large boycottage des produits norvégiens (...)", ajoute le communiqué, qui ne précise pas la manière de mettre en oeuvre un tel boycottage.

"Ils (les Norvégiens, ndlr) devront se repentir de leur décision", avertissent en conclusion les rebelles sunnites, qui promettent de mettre leurs menaces à exécution.

Fondé en avril 2007, le Front de la réforme est la principale coalition de la guérilla sunnite antiaméricaine et est composée de quatre groupes rebelles: l'Armée islamique, l'Armée des moujahidines, l'Armée des Fatihines (conquérants) et une branche dissidente d'Ansar al-Sunna.

Le jugement du 8 novembre mettait fin à une procédure entamée dès 2003, lorsque les services norvégiens de l'immigration, sur instruction du gouvernement, avaient pris un arrêté d'expulsion contre le mollah établi dans le pays scandinave avec sa famille depuis 1991.

Il lui était alors reproché d'avoir violé les conditions liées à la délivrance de son permis de séjour et de poser une menace pour son pays d'accueil.

En Norvège, le religieux s'est illustré à plusieurs reprises en prônant le "jihad" (guerre sainte) en Irak, en comparant l'occupation américaine dans ce pays à l'invasion nazie, ou encore en faisant l'éloge du chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.