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Exécution d'"Ali le chimique": Maliki attend la réponse du président Bush


Lundi 3 decembre 2007 à 07h35

BAGDAD, 3 déc 2007 (AFP) — Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki attend toujours une réponse du président américain George W. Bush à qui il a demandé qu'"Ali le chimique" soit remis aux autorités irakiennes pour être exécuté, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ali al-Dabbagh.

M. Maliki a écrit la semaine dernière au président Bush pour que Ali Hassan al-Majid, dit Ali "le chimique", et deux autres dignitaires du régime de Saddam Hussein, condamnés à mort pour des massacres et actuellement sous la garde de l'armée américaine, soient remis aux autorités, selon M. Dabbagh.

"Nous attendons. Nous n'avons pas encore reçu de réponse", a-t-il déclaré dimanche soir à l'AFP.

Ali Hassan al-Majid, l'ancien directeur-adjoint des opérations militaires Hussein Rachid al-Tikriti et l'ex-ministre de la Défense Sultan Hachem al-Taï ont été condamnés à mort par la justice irakienne pour leur responsabilité dans la répression de la rébellion kurde, la campagne Anfal de 1987-1988, qui avait fait près de 180.000 morts.

Cousin de Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, dont le surnom vient de sa prédilection pour les armes chimiques, était l'un des plus proches collaborateurs de l'ex-dictateur lui-même exécuté en décembre 2006.

Selon la loi irakienne, les trois condamnés auraient dû être pendus 30 jours après la confirmation de la sentence le 4 septembre.

Mais leur exécution a été repoussée à plusieurs reprises, malgré la volonté du Premier ministre Maliki.

Les Etats-Unis exigent au préalable des clarifications sur la légalité du processus et un consensus politique entre les membres du gouvernement sur l'exécution.

Au fil des semaines, le sort des trois hommes est en fait devenu un enjeu politique majeur.

Le président Jalal Talabani (Kurde) et le vice-président Tarek al-Hachémi (sunnite), tous deux membres du Conseil présidentiel dont l'accord est en théorie nécessaire, refusent de signer l'ordre d'éxécution.

M. Talabani se dit opposé au principe de la peine de mort. Dans le cas de Saddam Hussein, pendu en décembre 2006, il n'avait cependant soulevé aucune objection.

M. Hachémi craint, pour sa part, que l'exécution du général Taï ne sabote les efforts de réconciliation et aggrave le ressentiment des sunnites, alors que le pays est déchiré par les violences interconfessionnelles. Il affirme également que Taï, militaire de carrière, n'avait fait qu'obéir aux ordres de Saddam Hussein.

Ces dernières semaines en revanche, de nombreuses voix se sont élevées au Kurdistan pour exiger la pendaison des trois condamnés.

"Ils sont toujours détenus (en Irak) par les Etats-Unis", a commenté dimanche le secrétaire d'Etat adjoint américain, John Negroponte, à l'issue d'une visite de six jours en Irak.

"Une fois que le gouvernement sera parvenu à un consensus sur ce qu'il veut faire des détenus, nous agirons. Pour le moment, le gouvernement irakien n'est pas parvenu à ce consensus", a expliqué M. Negroponte.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.