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Erdogan veut une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie


Lundi 13 février 2017 à 16h00

Istanbul, 13 fév 2017 (AFP) — La Turquie cherche à établir une "zone de sécurité" débarrassée des "terroristes" dans le nord de la Syrie pour permettre aux déplacés du conflit de s'y installer, a indiqué lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Notre objectif, ici, c'est (d'établir) une zone de 4.000 ou 5.000 km2 nettoyée des terroristes, d'en faire une zone de sécurité", a déclaré M. Erdogan lors d'une allocution retransmise à la télévision de Bahreïn où il est en déplacement.

Pour sanctuariser une telle zone, il "faut aussi une zone d'exclusion aérienne", a déclaré le chef de l'Etat turc.

Ankara, qui parraine avec Moscou et Téhéran un accord pour consolider le cessez-le-feu en Syrie, soutient avec ferveur la création d'une telle zone qui pourrait absorber une partie des quelque 2,7 millions de Syriens ayant trouvé refuge en Turquie.

Le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, a lui aussi évoqué le mois dernier un projet de création de "zones de sécurité" en Syrie, sans fournir de détails.

La Turquie a lancé, en août, une opération terrestre d'envergure dans le nord de la Syrie, visant à la fois les jihadistes du groupe Etat islamique, mais aussi les milices kurdes YPG, soutenues par Washington contre le groupe jihadiste Etat islamique, mais qualifiées de "terroristes" par Ankara.

Après avoir aidé les rebelles à chasser l'EI de plusieurs localités, Ankara a dirigé ses forces vers Al-Bab, un bastion des jihadistes situé dans la région d'Alep où l'armée turque a essuyé de lourdes pertes ces dernières semaines.

Après la prise d'Al-Bab, qui n'est "plus qu'une question de temps", la Turquie pourrait participer à une opération visant à chasser l'EI de sa "capitale" autoproclamée en Syrie, Raqa, a répété lundi M. Erdogan.

Mais Ankara s'est jusqu'ici opposé à une éventuelle participation des milices kurdes à une telle opération.

Le conflit syrien a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.