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Erdogan "triste" de voir le drapeau américain avec des milices kurdes en Syrie


Dimanche 30 avril 2017 à 15h25

Istanbul, 30 avr 2017 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit "attristé" dimanche de voir des véhicules militaires américains patrouillant près de la frontière turco-syrienne avec des combattants des milices kurdes des YPG, organisation qu'Ankara qualifie de "terroriste".

Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) sont la principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes luttant contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et soutenus par les Etats-Unis.

Mais la Turquie les considère comme la branche syrienne des séparatistes kurdes de Turquie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le PKK, qui livre une sanglante lutte armée contre Ankara depuis 1984, et est classée "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.

La Turquie a mené des frappes cette semaine contre un QG des YPG dans le nord-est de la Syrie, faisant 28 morts. Des accrochages entre miliciens kurdes et l'armée turque ont également eu lieu le long de la frontière.

Les Etats-Unis ont, de leur côté, envoyé des véhicules militaires munis de drapeaux américains du côté syrien de la frontière pour effectuer des patrouilles avec des membres des YPG et prévenir tout nouvel accrochage.

"Malheureusement, la présence d'un drapeau américain aux côtés du (symbole) d'une organisation terroriste nommée YPG dans un convoi nous a fortement attristés", a déclaré M. Erdogan à des journalistes avant de s'envoler pour l'Inde.

La différence d'approche au sujet des YPG a jeté un froid sur les relations turco-américaines et le chef de l'Etat turc, qui rencontrera Donald Trump aux Etats-Unis en mai, compte faire changer son homologue américain d'avis.

"Nous en parlerons lorsque nous rencontrerons le président le 16 mai", a ajouté M. Erdogan, tout en regrettant que la coopération entre les forces américaines et les YPG, entamée sous Barack Obama, se poursuive.

"Cela doit immédiatement s'arrêter", a-t-il asséné. "Faute de quoi, cela continuera d'être un tracas pour la région et pour nous".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.