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Erdogan renouvelle ses menaces d'opération militaire dans le Nord de la Syrie


Mercredi 1 juin 2022 à 14h25

Ankara, 1 juin 2022 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a renouvelé mercredi devant le Parlement la menace d'opération militaire contre deux localités du Nord de la Syrie, visant les combattants kurdes qu'il qualifie de terroristes.

"Nous passons à une nouvelle étape dans l'instauration d'une zone de sécurité de 30 km le long de notre frontière Sud. Nous allons nettoyer Tell Rifaat et Manbij", à l'ouest de l'Euphrate, a-t-il indiqué.

Le chef de l'Etat a promis de procéder "étape par étape dans d'autres régions".

M. Erdogan menace depuis une semaine de lancer une opération contre les combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme mouvement terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.

Il vise aussi les Unités de protection du Peuple (YPG), alliées au PKK mais qui furent soutenues par les Etats-Unis et la coalition occidentale contre le groupe jihadiste Etat islamique.

"Qui va soutenir ces opérations légitimes de sécurité conduites par Turquie et qui va tenter de s'y opposer, on verra bien" a ajouté le chef de l'Etat.

Joint par l'AFP, Farhad Shami, porte-parole des Forces démocratiques syrienne --(FDS, coalition militaire anti-EI largement dominée par les YPG)-- s'est montré fataliste.

"Ca fait un moment déjà que les FDS s'attendent à une possible bataille", a-t-il déclaré. "Si elle se produit, nous suspendrons notre guerre contre l'Etat islamique pour nous opposer à l'invasion turque".

Ce week-end, M. Erdogan a prévenu que la Turquie "n'attendra pas la permission" des Etats-Unis pour lancer une nouvelle offensive en Syrie.

Il a également rappelé mardi à son homologue russe Vladimir Poutine qu'un accord signé en 2019 entre Ankara et Moscou prévoyait la création d'une telle zone "nettoyée du terrorisme", le long de la frontière turco-syrienne.

"Sa création est impérative", a-t-il martelé.

Il s'oppose depuis mi-mai à l'entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan, les accusant d'héberger des "terroristes" du PKK et des YPG.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.