Jeudi 24 octobre 2019 à 16h52
Ankara, 24 oct 2019 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a raillé jeudi l'Union européenne, préoccupée à l'idée d'un nouvel afflux de migrants syriens depuis la Turquie, ajoutant qu'il "ouvrirait les portes quand l'heure sera venue".
"Lorsque je dis qu'on va ouvrir les portes (aux migrants), c'est le branle-bas de combat", s'est gaussé le président turc lors d'un discours à Ankara. "Ne vous en faites pas, quand l'heure sera venue, ces portes s'ouvriront", a-t-il lancé.
"Vous avez de l'argent, vous êtes forts. Mais quand 100 ou 200 personnes gagnent la Grèce par la mer, vous téléphonez tout de suite pour dire, +100 personnes sont arrivées sur les îles (grecques)+", a dit M. Erdogan.
Les pays de l'UE ont vivement critiqué l'offensive lancée le 9 octobre par Ankara dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), suscitant l'ire d'Ankara.
Il y a deux semaines, M. Erdogan avait déjà menacé d'"ouvrir les portes" pour permettre aux 3,6 millions de Syriens réfugiés en Turquie de rejoindre l'Europe, reprochant à l'UE de qualifier d'"invasion" l'opération lancée par la Turquie contre les YPG.
Avec l'appui des pays occidentaux, cette milice kurde a été le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Mais la Turquie qualifie ce groupe de "terroriste" en raison de ses liens étroits avec le Parti des travailleurs (PKK), qui mène une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Après des accords conclus avec Washington et Moscou, Ankara a interrompu son opération pour permettre aux YPG de se retirer de leurs positions frontalières de la Turquie.
M. Erdogan a indiqué que l'armée turque et ses supplétifs syriens étaient en train de "passer la zone au peigne fin". "Si des terroristes se présentent face à nous pendant ce processus, les écraser est notre droit le plus naturel", a-t-il prévenu.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.