Vendredi 14 août 2009 à 21h41
ANKARA, 14 août 2009 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que son gouvernement entamerait avant la fin de l'année la mise en oeuvre de projets de réformes en faveur de la communauté kurde, a rapporté la chaîne de télévision CNN-Türk.
"Nous ne pouvons pas attendre jusqu'à la fin de l'année pour cette initiative. Nous commencerons le processus par les mesures qui peuvent être appliquées", a déclaré lors d'une réception à Ankara M. Erdogan, cité par CNN-Türk, évoquant pour la première fois une échéance pour les réformes.
Le gouvernement avait annoncé le mois dernier la préparation de mesures en faveur de la communauté kurde et a multiplié les consultations avec des intellectuels, membres d'associations et politiciens sur les moyens de mettre un terme au conflit kurde, qui ensanglante le pays depuis 1984.
Début août, M. Erdogan a accepté pour la première fois depuis deux ans de s'entretenir avec le président du principal parti kurde de Turquie, le Parti pour une société démocratique (DTP), des moyens de mettre un terme à l'insurrection du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les démarches du gouvernement coïncident avec l'annonce attendue pour les prochains jours d'une "feuille de route" pour la paix préparée par le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan.
Les propositions d'Öcalan, qui purge une peine de prison à vie sur l'île d'Imrali (nord-ouest), était attendues pour samedi, jour qui marque les 25 ans du début du soulèvement du PKK dans le sud-est anatolien, à majorité kurde.
Mais les avocats du chef rebelle ont indiqué après l'avoir rencontré vendredi que le document n'était pas encore prêt et qu'ils retourneraient le voir mercredi.
Le PKK a pris les armes en 1984 pour obtenir l'indépendance de l'est et du sud-est de la Turquie, mais a depuis réduit ses ambitions à une autonomie pour les zones kurdes. Le conflit a fait quelque 45.000 morts.
Ces dernières années, Ankara a élargi les droits culturels des Kurdes, permettant notamment l'enseignement de leur langue dans des instituts privés et la diffusion de programmes télévisés en kurde.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.