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Erdogan optimiste après une rencontre avec le chef du principal parti kurde


Mercredi 5 août 2009 à 14h03

ANKARA, 5 août 2009 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affiché son optimisme mercredi après une rencontre avec le chef du principal parti kurde de Turquie, axée sur les efforts pour mettre un terme à l'insurrection kurde dans le sud-est du pays.

"Nous avons eu aujourd'hui une rencontre vraiment importante", a déclaré à la presse M. Erdogan au terme d'un entretien d'une heure avec Ahmet Türk, le président du Parti pour une société démocratique (DTP), une formation dont le Premier ministre refusait de rencontrer les dirigeants depuis deux ans.

"Je suis convaincu qu'avec notre rencontre, nos espoirs pour le futur ont augmenté", a-t-il ajouté. "Nous avons tous les deux tiré profit de notre entrevue et je crois que ces rencontres vont constituer des pas positifs vers la confiance."

M. Erdogan a rejeté pendant deux ans les demandes d'entretiens émanant du DTP au motif que celui-ci refusait de qualifier le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'organisation terroriste, un terme adopté par Ankara et de nombreux pays pour désigner le groupe séparatiste kurde de Turquie.

Le chef du gouvernement est cependant revenu sur ses positions, affirmant qu'il ne fallait pas "mettre le DTP dans le même panier" que le PKK.

M. Türk s'est, pour sa part, déclaré "heureux et plein d'espoir qu'une atmosphère de dialogue ait été établie".

La rencontre intervient une semaine après l'annonce par le gouvernement de travaux en vue d'une réforme renforçant les droits des Kurdes et encourageant les rebelles du PKK à déposer les armes, et alors que l'exécutif a lancé une campagne de consultation de figures de la société civile sur la question kurde.

Les efforts d'Ankara coïncident avec l'annonce attendue pour la mi-août d'une feuille de route pour une sortie du conflit, mise au point par le chef emprisonné des rebelles, Abdullah Öcalan, dont le parti a par ailleurs prolongé un cessez-le-feu unilatéral jusqu'au 1er septembre.

Le PKK se bat depuis 1984 pour l'autonomie du sud-est anatolien, dont la population est en majorité kurde. Le conflit a fait près de 45.000 morts, selon l'armée turque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.