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Erdogan n'a "aucun doute" sur le rôle des milices kurdes de Syrie dans l'attentat d'Ankara


Vendredi 19 février 2016 à 13h57

Istanbul, 19 fév 2016 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi n'avoir "aucun doute" sur la responsabilité des milices kurdes de Syrie dans l'attentat à la voiture piégée qui a fait 28 morts mercredi soir dans le centre d'Ankara.

"Nous n'avons aucun doute sur le fait que ceux qui ont perpétré cette attaque sont les YPG (Unités de protection du peuple) et le PYD (Parti de l'union démocratique), a déclaré M. Erdogan à la presse à l'issue de la prière du vendredi.

M. Erdogan a en outre annoncé qu'il allait adresser de vive voix des reproches à son homologue américain Barack Obama, à l'occasion d'un entretien téléphonique prévu pour 15h00 GMT, concernant le soutien des Etats-Unis à ces combattants, que la Turquie considère comme des "terroristes".

"Nous allons leur dire (aux dirigeants américains) où et comment ont explosé les armes qu'ils donnent à ces organisations", a lancé l'homme fort de la Turquie. "L'obstination des Occidentaux nous attriste", a-t-il ajouté.

L'attentat d'Ankara a visé un convoi de cars militaires dans le coeur de la capitale, tout près du quartier général de l'armée et du Parlement.

Il a fait 28 morts et 81 blessés, selon le dernier bilan des autorités.

M. Erdogan et son Premier ministre Ahmet Davutoglu ont affirmé que l'attentat avait été planifié par les YPG avec l'aide des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Selon M. Davutoglu, le kamikaze présumé est un Syrien de 23 ans, Salih Necar, proche des milices kurdes de Syrie.

Le chef du PYD, Saleh Muslim, et un des responsables du PKK, Cemil Bayik, ont tous les deux rejeté ces accusations.

Jeudi soir, le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby avait indiqué ne pas être "en mesure de confirmer ou de démentir les affirmations du gouvernement turc" sur les responsabilités dans l'attentat d'Ankara.

Le soutien militaire américain aux milices kurdes de Syrie, en première ligne dans le combat contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, suscite de vives tensions entre Turquie et Etats-Unis, tous deux membres de l'Otan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.