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Erdogan luttera "jusqu'au bout" contre les "athées" du PKK


Samedi 28 mai 2016 à 17h56

Diyarbakir (Turquie), 28 mai 2016 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est engagé samedi à mener "jusqu'au bout" les opérations militaires contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qualifiant les rebelles kurdes d'"athées" et de "zoroastriens", une minorité religieuse pré-islamique.

"N'ont-ils pas détruit nos mosquées ? Ces gens-là sont des athées, ce sont des zoroastriens (...) Ils n'agissent pas en fonction de nos valeurs", a lâché M. Erdogan dans un discours empreint de rhétorique religieuse à Diyarbakir, grande ville du sud-est en majorité kurde de la Turquie.

"Pourquoi n'oserions-nous pas dire cela, l'expliquer à nos frères kurdes qui sont croyants ?", a poursuivi le président islamo-conservateur turc. "Si nos frères kurdes croyants, pieux et vertueux ne prennent pas leur place dans cette lutte jusqu'à la fin, alors ce sera difficile".

M. Erdogan, tenant d'une ligne dure face au PKK, a affirmé que les opérations militaires allaient "se poursuivre jusqu'au bout". "Déposer les armes ne suffira pas. Ils devront les enterrer, les couler dans du béton et nous donner les coordonnées (géographiques) (...) Sinon, ils les reprendront demain", a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat turc et son Premier ministre Binali Yildirim ont effectué samedi un déplacement symbolique à Diyarbakir, coeur du sud-est de la Turquie secoué depuis près d'un an par la reprise des combats entre les forces de sécurité et les rebelles kurdes.

Le nouveau chef du gouvernement a quant à lui exhorté les jeunes membres du PKK à se rendre aux autorités. "Renoncez à cette impasse, à cette sombre voie", a-t-il lancé, "rendez-vous".

Les opérations réalisées par l'armée pour neutraliser les militants du PKK, qui ont dressé des barricades dans plusieurs villes du sud-est et proclamé un "soulèvement urbain", ont provoqué la mort de dizaines de civils et l'exode de dizaines de milliers d'autres.

Des centaines de rebelles ont été tués par les forces de sécurité qui ont aussi subi de nombreuses pertes dans leur rang.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.