Lundi 7 decembre 2009 à 12h26
ANKARA, 7 déc 2009 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé le principal parti kurde de Turquie (DTP) de "s'identifier" aux rebelles armés, à la veille d'un procès où la justice doit se prononcer sur l'éventuelle interdiction de ce parti, a rapporté lundi un média.
S'adressant aux journalistes qui l'accompagnaient aux Etats-Unis, M. Erdogan a reproché au DTP de tenter d'imposer le PKK comme interlocuteur du gouvernement turc pour parvenir à une solution au conflit kurde, écrit lundi le quotidien Sabah.
"Cela revient à s'identifier à cette organisation terroriste", a déclaré M. Erdogan, selon le journal.
Le DTP est accusé d'entretenir des liens avec le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan - interdit) en guerre ouverte avec le pouvoir depuis 25 ans et tenu pour responsable d'une insurrection sanglante qui l'a fait classer comme organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le DTP, qui détient 21 sièges sur 550 du parlement, a dit n'avoir "aucun lien organique" avec le PKK.
Ces déclarations interviennent alors que la Cour constitutionnelle turque doit commencer mardi des délibérations sur la légalité de ce parti, accusé de collusion avec le PKK et menacé de dissolution.
Par ailleurs, des manifestations dénonçant les conditions carcérales du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan ont dégénéré en heurts avec la police dimanche dans le sud-est de la Turquie, faisant un mort et plusieurs blessés selon les médias et des sources locales.
Le gouvernement turc a dévoilé en novembre un plan controversé visant à renforcer les droits des Kurdes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.