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Erdogan accuse Bagdad de vouloir provoquer une guerre civile en Irak


Mercredi 21 novembre 2012 à 11h12

ANKARA, 21 nov 2012 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mercredi le gouvernement du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki de vouloir provoquer une guerre civile en Irak, les tensions étant vives entre Bagdad et la région autonome du Kurdistan.

"Le régime (irakien) veut conduire la situation vers une guerre civile", a déclaré M. Erdogan à la presse avant un déplacement au Pakistan.

"Nous avons toujours eu la crainte qu'il puisse provoquer une guerre interconfessionnelle, Dieu nous en préserve. Nos craintes commencent en ce moment à se réaliser, peu à peu", a-t-il ajouté.

M. Erdogan a également manifesté son "inquiétude" quant à un possible "conflit pour le pétrole" en Irak.

Ces remarques interviennent après que le Kurdistan, une région du nord de l'Irak qui jouit d'une grande autonomie, a envoyé plusieurs milliers de ses combattants près de la ville de Touz Khourmatou, dans une large bande de territoire que revendiquent tant Bagdad que le Kurdistan.

Selon le président de la région kurde, Massoud Barzani, des accrochages ont éclaté entre les combattants kurdes et les forces irakiennes vendredi, faisant un mort. M. Maliki a mis en garde les forces de sécurité kurdes contre tout mouvement de troupes ou contact avec l'armée irakienne.

Bagdad et Erbil s'affrontent sur un certain nombre de dossiers, dont celui de l'exploitation des hydrocarbures. Le gouvernement irakien reproche ainsi au Kurdistan de signer des contrats avec des compagnies pétrolières étrangères en se passant de son accord.

Les relations entre Bagdad et Ankara sont elles aussi au plus bas en raison du refus de la Turquie d'extrader le vice-président irakien sunnite Tarek al-Hachémi, condamné à mort par contumace dans son pays.

Bagdad a officiellement protesté en août contre une visite du ministre turc des Affaires étrangères, Ahmed Davutoglu, qui s'était rendu à Kirkouk (nord de l'Irak) sans prévenir le pouvoir central irakien.

Le gouvernement irakien a exclu début novembre la compagnie pétrolière turque TPAO d'un important contrat d'exploration dans le sud de l'Irak.

"Ils (les Irakiens) ont eu des approches négatives à l'égard de nos hommes d'affaires (...)", a commenté mercredi M. Erdogan, dénonçant une attitude digne d'une "bagarre entre enfants".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.