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Enfants de jihadistes: une ONG belge évoque des décés et exige des rapatriements


Jeudi 28 mars 2019 à 13h18

Bruxelles, 28 mars 2019 (AFP) — Une ONG belge, la Fondation Child Focus, a demandé jeudi le "rapatriement rapide" par les Occidentaux des enfants de jihadistes blessés ou en situation précaire dans les camps du nord-est syrien sous contrôle kurde, évoquant le décès de trois enfants nés de parents belges.

Selon cette ONG, la situation humanitaire dans ces camps, notamment celui d'Al-Hol, s'est aggravée depuis l'arrivée récente de nombreuses familles amenées de Baghouz (est), le dernier réduit du groupe Etat islamique reconquis le 23 mars par l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS).

"Child Focus demande le rapatriement rapide des enfants qui sont là, on parle d'orphelins, d'enfants (...) victimes de rapt parentaux et on parle d'enfants maintenant blessés" dans des combats, a déclaré sa directrice générale Heidi De Pauw à la radio La Première (RTBF).

Mme De Pauw, en contact avec des familles belges, a fait état de deux nouveaux décès survenus "récemment" d'enfants "nés là-bas", après un premier remontant à février 2018.

Les deux plus récents, a-t-elle souligné, concernent "un enfant qui n'avait pas assez de nourriture et est décédé suite à ça et un autre enfant blessé qui n'a pas eu les soins nécessaires".

Elle a précisé à l'AFP que ce dernier décès, la semaine passée, était lié aux combats de Baghouz ou ses environs. "Un enfant d'un an et demi a été mortellement blessé par une balle perdue", a assuré Mme De Pauw.

Ces décès n'ont pas pu être confirmés par d'autres sources pour l'instant. Sollicité par l'AFP, le ministère belge des Affaires étrangères n'a pas immédiatement réagi.

Il y a actuellement une quarantaine d'enfants belges "localisés" dans les camps sous contrôle kurde d'Al-Hol, Roj et Aïn Issa, a dit Mme De Pauw à l'AFP. Une majorité d'entre eux a moins de six ans, et quatre sont sans aucun parent.

Parmi les jeunes enfants, une fillette présente avec sa mère a dû récemment être amputée d'un bras.

La "priorité" selon Mme De Pauw doit être de soigner les blessés et mettre en sécurité les orphelins.

Child Focus, fondation d'utilité publique pour enfants disparus et sexuellement exploités, a été sollicitée dès 2012, au moment des premiers départs en Syrie, par des familles belges d'enfants partis à l'insu d'un des parents ou des grands-parents.

Bruxelles estime que quelque 160 enfants et adolescents belges, nés là-bas ou emmenés de Belgique, ne sont jamais revenus de zone de guerre.

En proportion de son nombre d'habitants (11 millions), la Belgique a été avec la France un des premiers fournisseurs de combattants jihadistes étrangers. Quelque 400 départs d'adultes belges ont été recensés depuis 2012. La majorité d'entre eux sont revenus ou sont morts sur place.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.