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En visite à Damas, le chef de la diplomatie turque met la pression sur les Kurdes syriens


Lundi 22 decembre 2025 à 18h13

Damas, 22 déc 2025 (AFP) — Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan, en visite à Damas, a exhorté lundi les forces kurdes syriennes à intégrer l'armée nationale et à ne pas être un "obstacle à la stabilité du pays", au moment où les négociations patinent.

"Il est important que les FDS (Forces démocratiques syriennes, NDLR) s'intègrent dans l'administration syrienne par le dialogue et la réconciliation, de manière transparente, et qu'elles n'agissent plus comme un obstacle à l'intégrité territoriale syrienne et à la stabilité à long terme", a déclaré M. Fidan lors d'une conférence de presse avec son homologue syrien.

Damas et les FDS, bras armé de l'administration kurde dans le nord-est de la Syrie, ont conclu le 10 mars un accord prévoyant l'intégration des forces à majorité kurde dans l'armée et les institutions syriennes dans un délai d'un an, mais les négociations patinent.

Le chef de la diplomatie syrienne Asaad al-Shaibani a annoncé de son côté que ses services avaient reçu une réponse des FDS sur une proposition d'intégration dans l'armée syrienne. "Nous étudions cette réponse et la façon dont elle va dans le sens de l'intérêt national et d'un territoire syrien unifié", a-t-il dit.

Hakan Fidan, proche des nouveaux dirigeants syriens, avait mis en garde la semaine dernière les FDS contre tout nouveau report de leur intégration dans l'armée syrienne, et prévenu que les partenaires de l'accord "perdaient patience".

La Turquie partage 900 km de frontière avec la Syrie et a lancé entre 2016 et 2019 trois offensives dans le nord du pays contre les combattants kurdes syriens et le groupe jihadiste État islamique.

La permanence des combattants kurdes des FDS à sa frontière est considérée comme une menace par Ankara.

Les Kurdes, importante minorité ethnique, contrôlent de vastes étendues du nord-est de la Syrie riches en pétrole et en blé.

Depuis la chute de l'ex-président Bachar al-Assad, renversé le 8 décembre 2024 par une coalition menée par l'ancien jihadiste Ahmad al-Chareh, devenu chef de l'Etat, la Turquie entretient de bonnes relations avec Damas.

Cette visite du chef de la diplomatie turque, accompagné du ministre de la Défense Yasar Güler, visait selon Ankara à faire "une évaluation générale" des relations entre les deux pays.

La stabilité en Syrie est importante pour celle de la Turquie, a fait valoir M. Fidan, qui a également rencontré le président syrien.

Lors de leurs discussions, les responsables turcs et syriens ont également évoqué "la lutte contre le terrorisme" et la résurgence du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie.

burs-lar/cf/anb

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.