
Mardi 11 novembre 2025 à 03h52
Bagdad, 11 nov 2025 (AFP) — Les Irakiens votent mardi pour élire un nouveau Parlement lors du sixième scrutin législatif depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, qui départagera notamment les candidats de partis chiites, sunnites et kurdes.
Plus de 21 millions d'électeurs - sur quelque 46 millions d'Irakiens - sont appelés à choisir parmi plus de 7.740 candidats, dont près d'un tiers sont des femmes, en lice pour 329 sièges et un mandat de quatre ans.
Les observateurs anticipent une faible participation, encore en recul par rapport à celle de 2021, quand elle avait chuté à 41%, un record.
Le système électoral favorise les grands partis. Le Parlement avait abrogé en 2023 une réforme électorale adoptée après une mobilisation antigouvernementale en 2019 qui était propice à l'émergence de candidats indépendants.
Seuls 75 candidats indépendants se présentent à ce scrutin, alors qu'environ 70 avaient été élus en 2021.
Qui sont les principaux acteurs?
- La majorité chiite
La majorité chiite domine la vie politique irakienne depuis le renversement du régime sunnite de Saddam Hussein.
A la suite des élections de 2021, les puissants partis chiites se sont regroupés dans la coalition pro-iranienne du Cadre de coordination, qui a porté au pouvoir l'actuel Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani.
Ses différentes factions se présentent séparément aux élections, mais devraient se réunir après le scrutin pour nommer un nouveau Premier ministre et former un gouvernement.
Les principales listes chiites sont les suivantes:
- la Coalition pour la reconstruction et le développement, du Premier ministre, qui espère un deuxième mandat, et est créditée d'une large victoire.
- l'Alliance de l'Etat de droit, de l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki, qui conserve son influence sur la politique irakienne.
- l'Alliance des Forces de l'Etat du dignitaire religieux et vétéran politique Ammar al-Hakim, chef de file des modérés du camp chiite.
- Sadiqoun, de Qaïs al-Khazali - chef de la milice chiite Assaïb Ahl al-Haq et considéré comme "terroriste" par les Etats-Unis - qui s'est imposé ces dernières années sur la scène politique.
- le mouvement Badr, emmené par Hadi al-Ameri, l'une des plus importantes factions pro-iraniennes au sein du Hachd al-Chaabi, un réseau d'anciens paramilitaires désormais intégrés aux troupes régulières.
- Houqouq, proche du puissant groupe Kataëb Hezbollah, considéré par Washington comme une organisation terroriste et également membre du Hachd pro-iranien.
Les observateurs prévoient un duel entre MM. Soudani et Maliki, dans le gouvernement duquel l'actuel Premier ministre avait entamé en 2010 sa carrière politique.
- Le camp sunnite divisé
Les partis sunnites se présentent en ordre dispersé, le mouvement Taqadom (progrès) de l'influent ex-président du Parlement, Mohammed al-Halbousi étant crédité du meilleur score.
Son principal rival est l'alliance al-Siyada (Souveraineté) menée par le sulfureux homme politique et d'affaires Khamis al-Khanjar, sanctionné par Washington pour "corruption", et le président du Parlement Mahmoud al-Mashhadani.
Une troisième liste, le mouvement Azm (Détermination), est dirigée par le député et homme d'affaires Mouthanna al-Samarraï.
- Les Kurdes
La région autonome du Kurdistan (nord) est de longue date dominée par deux formations historiques: le Parti démocratique du Kurdistan (PDK, du clan Barzani), et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK, du clan Talabani).
La formation Nouvelle Génération a émergé ces dernières années comme principale force d'opposition. Son dirigeant, Shaswar Abdulwahid, a été condamné en septembre à cinq mois de prison dans le cadre d'une affaire de diffamation remontant à 2019.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.