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Effigie pendue d'Erdogan: la justice suédoise classe l'affaire sans suite


Lundi 16 janvier 2023 à 15h48

Stockholm, 16 jan 2023 (AFP) — La justice suédoise a annoncé lundi ne pas donner de suite judiciaire après qu'un groupe de militants ont pendu une effigie du président turc Recep Tayyip Erdogan à Stockholm la semaine dernière, une protestation qui a indigné Ankara.

Cet incident, en pleine négociation de la Suède pour obtenir le feu vert de la Turquie à l'Otan, avait également été condamné par le gouvernement suédois comme un "acte de sabotage" contre la candidature suédoise.

Après une plainte pour "diffamation", "une décision a été prise de ne pas lancer d'enquête préliminaire", a déclaré à l'AFP une porte-parole du parquet.

"Je ne pense pas que cela peut relever de la diffamation", a expliqué le procureur chargé du dossier, Lucas Eriksson, au quotidien Aftonbladet.

L'action du mannequin déguisé en Erdogan avait été revendiquée par le Comité Rojava en Suède, un groupe proche des groupes armés kurdes en Syrie et selon la Turquie du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

L'effigie apparaissait pendue la tête en bas avec une allusion directe à Mussolini lors de son exécution en 1945, en qualifiant le président turc de "dictateur".

L'ambassadeur de Suède à Ankara avait été convoqué jeudi par le ministère des Affaires étrangères turc.

"Si ce genre d'incidents continuent, cela ralentira le processus" pour l'adhésion suédoise à l'Otan, a affirmé samedi Ibrahim Kalin, proche conseiller du président Erdogan.

La Turquie bloque depuis mai l'entrée de la Suède - ainsi que de la Finlande - dans l'Otan, l'accusant d'héberger sur son territoire des membres du PKK et d'organisations alliées, qu'elle considère comme terroristes.

Les trois pays ont signé un mémorandum d'accord en juin mais Ankara réclame notamment davantage d'efforts contre les militants du PKK en Suède.

Le point le plus difficile concerne des dizaines d'extraditions réclamées par la Turquie. Stockholm souligne que celles-ci sont étudiées par une justice indépendante de l'exécutif.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.