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Douze prisonniers exécutés en Iran


Mardi 7 juin 2022 à 21h26

Paris, 7 juin 2022 (AFP) — La justice iranienne a exécuté 12 personnes dans une prison du Sud-Est, a affirmé mardi une ONG, dénonçant le nombre croissant de mises à mort en Iran.

Les onze hommes et la femme ont été pendus lundi matin dans la prison principale de Zahedan, dans la province du Sistan-Baloutchistan, près des frontières avec l'Afghanistan et le Pakistan, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège.

Ils faisaient tous partie de la minorité baloutche, majoritairement sunnite, alors que le chiisme prédomine dans le pays, selon IHR.

Six étaient condamnées pour des délits liés au trafic de drogue, et six pour meurtre. Les exécutions n'ont pas été relatés par les médias nationaux ou confirmés par des sources officielles iranienne, a ajouté IHR.

La femme, uniquement identifiée comme madame Gargij, a été condamnée pour le meurtre de son mari et arrêtée en 2019, selon IHR.

Les ONG d'opposants ont de longue date dénoncé que les exécutions frappent plus les minorités ethniques, comme les Kurdes au Nord-Ouest, les Arabes dans le Sud-Ouest et les Baloutches dans le Sud-Est.

"Les données rassemblées par IHR montrent les prisonniers baloutches ont représenté 21% des exécutions de 2021, alors qu'ils ne représentent que 2 à 6% de la population", selon l'ONG.

Certaines voix ont aussi dénoncé la hausse récente des exécutions en Iran, alors que les dirigeants sont confrontés à des manifestations provoquées par la hausse du coût de la vie.

Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), coalition d'opposants dont la principale composante est l'organisation des Moudjahidine du peuple (MEK), interdit en Iran, a également dénoncé les exécutions de Zahedan.

Selon IHR, au moins 333 personnes ont été exécutés en Iran en 2021, en hausse de 25% par rapport à 2020.

Amnesty International a chiffré la hausse à 28% dans son rapport annuel sur la peine de mort dans le monde, à 314, ajoutant que le chiffre est sans doute sous-estimé.

"La peine de mort a été utilisée de façon disproportionnée contre des membres de minorités ethniques accusés d'infractions formulées en termes vagues, telles que l'+inimitié à l'égard de Dieu+", selon l'ONG.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.