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Douze ans de conflit en Syrie


Jeudi 13 avril 2023 à 16h02

Paris, 13 avr 2023 (AFP) — Les étapes-clés du conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression d'une révolte populaire qui s'est transformée en guerre dévastatrice, impliquant de multiples acteurs régionaux et internationaux, ainsi que des groupes jihadistes.

Le président Bachar al-Assad, appuyé par la Russie, a repris le contrôle de la majorité du territoire, lors d'un conflit qui a tué un demi million de personnes et déplacé la moitié de la population.

La Syrie commence à sortir de son isolement diplomatique dans le monde arabe.

- Révolte et répression -

Le 15 mars 2011, un mouvement de protestation éclate en Syrie, gouvernée d'une main de fer depuis 40 ans par la famille Assad, Bachar ayant succédé en 2000 à son père.

Des manifestations sont dispersées à Damas. A Deraa (sud), où des adolescents ont été torturés, le mouvement prend de l'ampleur.

En juillet, un colonel réfugié en Turquie crée l'Armée syrienne libre, composée de civils et de déserteurs. Le mouvement se transforme en rébellion armée, qui va conquérir des secteurs de Homs (centre) et d'Alep (nord).

- Le régime riposte -

En mars 2012, l'armée prend le fief de la rébellion à Homs.

En juillet, des rebelles lancent la bataille de Damas. Le gouvernement garde le contrôle de la capitale, mais des zones de banlieue passent aux mains des insurgés.

- Hezbollah, Iran -

Le mouvement chiite libanais Hezbollah reconnaît en avril 2013 son engagement aux côtés d'Assad, issu de la minorité alaouite, branche du chiisme. Il envoie des milliers de combattants.

L'Iran vole aussi au secours du régime déployant troupes d'élite et miliciens étrangers.

- Recul américain -

En août 2013, une attaque chimique imputée au régime dans des zones rebelles près de Damas fait plus de 1.400 morts, selon Washington.

Le président américain Barack Obama renonce à des frappes punitives, scellant avec la Russie un accord de démantèlement de l'arsenal chimique syrien.

- Le califat défait -

En juin 2014, le groupe Etat islamique (EI) proclame un "califat" sur de vastes territoires conquis en Syrie et en Irak.

En septembre, une coalition internationale dirigée par Washington lance ses premières frappes contre l'EI.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et soutenues par la coalition, vont chasser l'EI de Raqa, puis s'emparer en mars 2019 de son ultime bastion, Baghouz.

- Poutine au secours d'Assad -

En septembre 2015, Moscou, principal allié de Damas, démarre des frappes aériennes en soutien au régime.

La rébellion subit alors revers après revers et sera chassée notamment d'Alep fin 2016, puis de la Ghouta orientale, près de Damas, en 2018.

- Attaques chimiques -

En avril 2017, une attaque au gaz sarin, imputée au régime, tue plus de 80 civils dans la province d'Idleb. En représailles, Donald Trump ordonne des frappes sur une base aérienne.

En avril 2018, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni frappent des positions militaires du régime en réaction à une attaque chimique à Douma, près de Damas.

- Une trêve mais des bombardements -

Une trêve décrétée en mars 2020 après un accord russo-turc stoppe l'offensive du régime.

Le pays reste en proie à des bombardements sporadiques, faisant plus de 3.800 victimes en 2021 et un nombre similaire en 2022.

L'armée syrienne, les Forces démocratiques syriennes (FDS), les factions rebelles au régime, les jihadistes de l'EI, mènent en effet des raids, tout comme les Américains, les Russes, les Turcs et l'armée de l'air israélienne.

- L'Etat islamique encore actif -

Plus d'une centaine de membres du groupe EI attaquent en janvier 2022 une prison abritant des jihadistes. Les combats avec les forces kurdes font 373 morts dont 268 jihadistes.

En février et mars 2023, plus de 150 personnes, essentiellement des civils, sont tuées par l'EI en ramassant des truffes des sables.

Washington annonce régulièrement avoir tué des chefs de l'EI.

- Quatrième opération turque -

Le 20 novembre 2022, la Turquie lance sa quatrième offensive majeure dans le Nord, une base de "terroristes" kurdes selon elle.

Erdogan -soutien des groupes rebelles- amorce néanmoins un rapprochement avec Damas.

- Représailles américaines -

Des frappes aériennes américaines ciblent fin mars 2023 des groupes pro-iraniens, faisant 19 morts. Une réplique à un drone "d'origine iranienne" contre une base de la coalition.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.