Lundi 14 decembre 2009 à 14h20
BRUXELLES, 14 déc 2009 (AFP) — La Commission européenne a exprimé lundi sa crainte que la dissolution vendredi du principal parti pro-kurde par la Cour constitutionnelle turque porte atteinte au pluralisme.
"La décision de la Cour constitutionnelle pourrait priver une partie importante d'électeurs turcs d'une représentation électorale, condition nécessaire pour un résultat couronné de succès de l'ouverture démocratique", a affirmé un porte-parole au cours d'un point de presse de la Commission.
La Cour constitutionnelle turque a dissous vendredi le Parti pour une société démocratique (DTP) pour ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte depuis 25 ans contre le régime d'Ankara et considéré par lui et de nombreux pays comme terroriste. Ce parti a cessé d'exister lundi après la parution au Journal officiel de la décision de la Cour.
"La Commission regrette que le DTP ait refusé de façon continue à s'écarter de façon claire du PKK et de condamner le terrorisme", a indiqué le porte-parole européen.
La présidence suédoise de l'UE s'était déjà déclarée "préoccupée" vendredi par la décision turque.
"La dissolution d'un parti politique est une mesure exceptionnelle qui doit être décidée avec précaution", avait indiqué la présidence suédoise.
"L'Union européenne appelle la Turquie, pays qui négocie son adhésion (à l'UE), à prendre des mesures constitutionnelles pour mettre sa législation sur les partis politiques en conformité avec les règles européennes", avait souligné la présidence de l'UE.
La dissolution du parti pro-kurde va compliquer la tâche du gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan, qui venait de proposer une "ouverture démocratique" à la communauté kurde, pour tenter de saper le soutien au PKK et faire cesser un conflit qui a fait 45.000 morts en un quart de siècle.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.