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Deuxième inculpation dans l'affaire des "puits de la mort"


Mardi 24 mars 2009 à 18h36

DIYARBAKIR (Turquie), 24 mars 2009 (AFP) — Un ancien maire a été inculpé de meurtre mardi dans le cadre de l'enquête sur les "puits de la mort", l'assassinat présumé d'un nombre indéterminé de Kurdes dans le sud-est de la Turquie, a-t-on appris de source judiciaire.

Un tribunal de Diyarbakir (sud-est) a inculpé Kamil Atak, l'ancien maire de Cizre, dans la province de Sirnak, des chefs de meurtre et d'appartenance à une organisation interdite, selon la même source.

Le prévenu, qui a été placé en détention provisoire, est le second suspect inculpé dans cette affaire, après l'inculpation de son fils, à la suite de la découverte lors de fouilles de près de 20 restes humains, la semaine dernière dans un village près de Cizre.

Les fouilles ont été entreprises sur ordre de la justice en février après la publication dans la presse de déclarations d'un repenti du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, organisation armée interdite), selon lequel plusieurs personnes ont été tuées par les forces de sécurité dans les années 1990, jetées dans des puits, et recouvertes d'acide.

D'autres corps auraient été enterrés le long de la route entre Cizre et Silopi.

Des fouilles à deux endroits différents de Silopi ont révélé des fragments d'os, des restes de cheveux et de vêtements.

Lundi, la police a arrêté un colonel, commandant de la gendarmerie à Kayseri (centre), qui était basé à Silopi en 1990.

Atak et son fils ont été mis en cause après qu'un témoin eut déclaré à la justice que l'ancien maire avait livré plusieurs personnes soupçonnées d'aider le PKK à un autre mouvement, le Hizbullah, qui les avaient tués.

Le Hizbullah turc, qui n'a pas de liens connus avec le Hezbollah libanais, a été créé au début des années 1990 et aurait été utilisé par le gouvernement turc pour contrer le PKK.

Le PKK a pris les armes en 1984 pour l'indépendance des régions kurdes, et le conflit a fait environ 44.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.