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Deux jihadistes belges se sont échappés de leur prison en Syrie


Mercredi 16 octobre 2019 à 18h55

Bruxelles, 16 oct 2019 (AFP) — Deux jihadistes belges qui étaient emprisonnés dans le nord-est de la Syrie se sont échappés de leur centre de détention, a annoncé mercredi devant une commission du Parlement belge Paul Van Tigchelt, patron de l'Ocam, l'agence antiterroriste belge.

Ses propos ont été confirmés par deux députés joints par l'AFP.

"Cela s'est passé ces derniers jours, depuis l'offensive turque c'est sûr", a précisé l'un d'eux, le centriste Georges Dallemagne.

Ces deux évadés font partie d'un contingent de 58 Belges -- hommes et femmes -- issus des rangs jihadistes (des FTF ou Foreign terrorist fighters), actuellement recensés en Syrie et en Irak.

Dans ce groupe, "se sont échappés d'une prison: 2 FTF hommes (dont 1 condamné par défaut en Belgique pour terrorisme)", selon un document de l'Ocam dont l'AFP a obtenu copie.

Parmi ces 58 femmes et hommes, la quasi totalité (55) sont localisés dans des centres de détention ou des camps sous contrôle kurde en Syrie, et 3 en Irak d'après M. Dallemagne.

Outre ces personnes considérées comme des combattants, l'Ocam a recensé "jusqu'à 56 mineurs de moins de 12 ans" ayant un lien avec la Belgique, actuellement dans les camps du nord-est syrien.

Six d'entre eux, retenus avec leurs trois mères à Aïn-Issa, ont fui ce camp ces derniers jours à la suite d'un bombardement, selon les informations communiquées aux députés.

Dans ces camps sous contrôle kurde, proches de la zone ciblée par l'invasion turque lancée la semaine dernière, "la situation est devenue complètement incontrôlable", a commenté le député (Ecolo) Samuel Cogolati.

"On perd un à un nos contacts sur place", a-t-il ajouté, en réitérant l'appel des écologistes à rapatrier les enfants et à faire juger les adultes en Belgique.

Le nord-est syrien est en plein chaos sécuritaire depuis l'offensive militaire lancée la semaine dernière par la Turquie voisine, qui cible des Kurdes.

L'invasion suscite l'inquiétude quant à l'éventualité de voir des milliers de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) -- notamment les combattants européens -- en profiter pour s'évader des centres de détention gérés par les Kurdes.

Selon l'administration locale kurde, 12.000 jihadistes présumés de l'EI sont détenus par les forces de sécurité kurdes dans le nord-est syrien.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.