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Deux Français supplémentaires détenus en Iran, sept au total (ministre française)


Samedi 12 novembre 2022 à 15h02

Paris, 12 nov 2022 (AFP) — Deux autres ressortissants français ont été arrêtés en Iran, portant à sept le nombre de détenus français dans les prisons de la République islamique, a indiqué samedi au quotidien Le Parisien la cheffe de la diplomatie française.

"Nous avions des inquiétudes sur deux autres compatriotes et il ressort des dernières vérifications faites qu'ils sont également détenus", a déclaré Catherine Colonna.

"Il est plus important que jamais de rappeler à l'Iran ses obligations internationales. Si son objectif était de faire du chantage, ça ne doit pas fonctionner. C'est la mauvaise façon de s'y prendre avec la France", a-t-elle ajouté.

"Nous demandons leur libération immédiate, l'accès à la protection consulaire (...). Mon homologue iranien, avec qui j'ai eu une conversation longue et difficile, a pris l'engagement de respecter ce droit d'accès. J'attends qu'il soit concrétisé".

Parmi les sept otages, figurent la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage, et deux syndicalistes, Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai dernier.

Début octobre, Téhéran avait diffusé une vidéo présentée comme des "aveux" de ces derniers, entraînant une réaction virulente de Paris qui avait dénoncé une "mise en scène indigne" et évoqué pour la première fois des "otages d'Etat".

Dans la vidéo diffusée par le site de la chaîne arabophone al-Alam de la télévision officielle, une jeune femme s'exprimant en français affirme s'appeler Cécile Kohler et être agent de renseignement opérationnel à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les services de renseignement extérieur français.

Le Quai d'Orsay a depuis appelé les Français de passage en Iran à "quitter le pays dans les plus brefs délais compte tenu des risques de détention arbitraire auxquels ils s'exposent".

Plus d'une vingtaine de ressortissants de pays occidentaux, binationaux pour la plupart, sont détenus ou bloqués en Iran, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d'otages pour obtenir des concessions des puissances étrangères.

Au moins 326 manifestants ont été tués dans la répression du mouvement de contestation qui secoue l'Iran depuis septembre, affirme samedi Iran Human Rights, une ONG basée à Oslo.

Le pays est le théâtre de manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours plus tôt par la police des moeurs pour avoir enfreint le strict code vestimentaire de la République islamique.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.