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Deux attaques meurtrières de l'EI en Syrie selon une ONG


Vendredi 30 decembre 2022 à 20h21

Beyrouth, 30 déc 2022 (AFP) — Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a mené deux attaques vendredi en Syrie, l'une a tué douze employés d'un champ pétrolier et l'autre contre les forces kurdes dans laquelle un combattant a péri, a indiqué une ONG.

Depuis le début décembre, l'EI a multiplié les attaques meurtrières malgré la perte de ses fiefs dans la Syrie en guerre et les coups infligés par les Kurdes et la coalition internationale antijihadiste dirigée par les Etats-Unis.

Vendredi matin, des jihadistes ont fait exploser des engins au passage de bus transportant des ouvriers du champ d'Al-Taym, à l'ouest de Deir Ezzor (est), avant d'ouvrir le feu sur les véhicules, tuant 12 employés, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La région où l'attaque a eu lieu est située dans une zone désertique sous contrôle du régime syrien, où les jihadistes se sont retranchés après avoir été chassés de tous leurs fiefs en Syrie en 2019.

A Damas, l'agence officielle Sana a rapporté que dix travailleurs avaient été tués et au moins deux blessés "dans une attaque terroriste visant leurs bus". Selon le ministre syrien du Pétrole Bassam Tohmé, l'un des bus "a été touché par une roquette".

Quelques heures plus tard, un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les combattants kurdes) a été tué et cinq blessés dans une embuscade tendue par l'EI près du secteur d'al-Chaddadé au sud de Hassaké (nord-est), a indiqué l'OSDH.

Les forces kurdes n'ont pas commenté cette attaque dans l'immédiat.

La Syrie est morcelée par la guerre déclenchée en 2011. Le régime de Bachar al-Assad a repris la majorité du territoire mais les forces kurdes syriennes, fer de lance de la lutte contre l'EI, contrôlent de vastes régions du nord et nord-est du pays.

- "Chasser les terroristes" -

Dans leur lutte contre l'EI, les Kurdes sont aidés par la coalition dirigée par les Etats-Unis qui déploient des soldats dans le nord du pays.

Jeudi, les FDS ont annoncé avoir lancé "avec la participation de la coalition internationale une opération" dans plusieurs régions dont celles d'Al-Hol et d'Al-Hassaké, visant à "chasser les cellules terroristes de l'EI (...) des zones ciblées par de récentes attaques terroristes".

Les FDS ont fait état ensuite de l'arrestation de "52 jihadistes et collaborateurs qui se cachaient dans des zones résidentielles", selon un communiqué.

Lundi, l'EI a revendiqué une attaque contre le QG à Raqa des FDS dont six membres ont péri. Le groupe jihadiste a affirmé vouloir "venger" ses camarades détenus par les forces kurdes.

Après leur défaite, un grand nombre de jihadistes ont pris refuge dans la badia (désert), qui s'étend de la province centrale syrienne de Homs à la frontière orientale avec l'Irak, en passant par la province de Deir Ezzor.

Depuis début décembre, l'EI y a multiplié les attaques, ciblant principalement les forces du régime et des groupes pro-iraniens qui leur sont alliés et tuant 37 combattants, selon l'OSDH. Deux jihadistes et un civil y ont également péri.

- "Faire face" -

Plusieurs puissances étrangères sont impliquées dans la guerre en Syrie, où près d'un demi million de personnes ont été tuées depuis 2011.

Alliée du régime Assad qu'elle aide militairement, la Russie a réuni mercredi les ministres syrien et turc de la Défense après un gel entre les deux pays depuis 2011.

Selon les analystes, Moscou joue un rôle clé dans le rapprochement entre Damas et Ankara, unis par un "adversaire" commun représenté par les combattants kurdes.

Voisine de la Syrie, la Turquie a été depuis 2011 le soutien politique et militaire le plus important de l'opposition syrienne. Elle déploie elle aussi des troupes dans le nord syrien au côté de rebelles syriens qui lui sont fidèles.

Vendredi, des centaines de Syriens ont manifesté dans des villes contrôlées par des rebelles pro-Ankara à Al-Bab (nord) et Idleb (nord-ouest), pour dénoncer la rencontre syro-turque et affirmer leur rejet de toute "réconciliation" avec le régime.

Le même jour, le Conseil démocratique syrien, bras politique des FDS a aussi critiqué la rencontre, appelant les Syriens à "faire face à cette alliance".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.