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Désarmement du PKK: la commission du parlement turc entame ses travaux


Mardi 5 août 2025 à 17h47

Ankara, 5 août 2025 (AFP) — La commission parlementaire chargée de préparer un cadre légal au processus de paix en Turquie avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a entamé ses travaux mardi.

Une trentaine de combattants du mouvement, considéré comme terroriste par Ankara, ont déposé et brûlé symboliquement leurs armes le 11 juillet dernier dans le nord de l'Irak, après neuf mois de discussions entre leur fondateur et leader historique Abdullah Öcalan et le gouvernement turc.

La commission transpartisane doit organiser l'intégration politique du PKK et de ses forces et décider du sort de M. Öcalan.

Elle doit "proposer et préparer des réglementations juridiques qui rendront la paix permanente, ainsi que le désarmement complet", a souligné le président du parlement Numan Kurtulmus en ouverture des travaux, célébrant "le début d'une ère nouvelle".

Selon M. Kurtulmus, qui présidera les travaux, la commission entendra "tous les segments de la société", intellectuels, universitaires, juristes et représentants de la société civile.

Cette commission, a-t-il insisté, "ne va pas seulement rédiger des rapports, mais va également suivre le processus de désarmement au nom du peuple".

"La commission réunie ici (...) est une délégation historique, qui témoigne du courage de reconstruire notre avenir et de la volonté de renforcer l'intégration sociale", a-t-il salué, affirmant que le processus de paix est "une question de survie qui concerne l'avenir commun des citoyens de tous horizons, tant turcs que kurdes".

La commission est composée de 48 députés, dont 25 du bloc au pouvoir (l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan et son allié MHP) et, parmi les rangs de l'opposition, dix du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et quatre du parti prokurde DEM.

Lors de cette première session, l'élue du DEM Meral Danis Bestas a d'emblée évoqué la libération conditionnelle d'Abdullah Öcalan, condamné à vie et détenu depuis 1999.

La Turquie a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme en 2014 pour avoir privé le prisonnier de toute possibilité de libération conditionnelle.

A la suite des discussions entamées en octobre 2024 avec les autorités via le DEM, le PKK a annoncé en mai sa dissolution, répondant ainsi à l'appel de M. Öcalan après plus de quatre décennies de combat contre les forces turques.

Selon M. Erdogan, ces violences ont fait 50.000 morts, dont 2.000 soldats et causé des milliards de dollars de pertes à l'économie turque.

"La Turquie a gagné, 86 millions de citoyens ont gagné", avait affirmé le président turc au lendemain de la cérémonie symbolique du 11 juillet.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.