Page Précédente

Des soldats turcs entrés en Irak se dirigent vers des camps du PKK (sources sécuritaires)


Lundi 24 octobre 2011 à 21h19

DIYARBAKIR (Turquie), 24 oct 2011 (AFP) — Des unités de l'armée turque ont pénétré lundi dans le nord de l'Irak pour se diriger vers des camps des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont annoncé des sources sécuritaires à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie.

Une vingtaine de chars et une trentaine de camions militaires sont entrés en Irak à partir du village de Siyahkaya et se dirigeaient vers les bases des séparatistes kurdes de Turquie situées dans la vallée d'Haftanin, ont précisé ces sources.

Des hélicoptères de l'armée turque ont parallèlement transporté des soldats vers la région de Zap, selon les mêmes sources.

L'armée de l'air turque a bombardé la région d'Haftanin, où sont supposés se trouver les repaires d'environ 400 rebelles du PKK, un centre de commandement, des unités logistiques et des dépôts de munitions des séparatistes, a-t-on ajouté.

Les forces turques veulent aussi atteindre la région de Sinaht, limitrophe de celle d'Haftanin dans le nord de l'Irak, où se trouvent, selon Ankara, d'importantes bases du PKK.

L'agence de presse Firatnews, un média à travers lequel le PKK s'exprime habituellement, a confirmé lundi que l'armée turque était passée en Irak à partir de la région de Siyahkaya et que, pour progresser, les soldats turcs avaient fait passer des ponts mobiles sur une rivière, l'Hezil.

Cette offensive de l'armée turque en territoire irakien constitue une riposte aux attaques multiples menées par plus de 200 rebelles mardi soir contre des postes militaires turcs situés à la frontière de l'Irak, qui ont coûté la vie à 24 militaires turcs et en ont blessé 18.

Il s'agit des plus lourdes pertes de l'armée turque depuis 1993 dans sa lutte contre les séparatistes kurdes.

Environ 10.000 hommes sont engagés dans l'opération actuelle de l'armée des deux côtés de la frontière turco-irakienne, selon les sources sécuritaires turques.

Vendredi, l'armée avait annoncé dans un communiqué avoir mis hors d'état de nuire 49 rebelles kurdes. Aucun autre bilan n'a été publié depuis.

Une intervention de l'armée turque en territoire irakien était évoquée depuis l'été dernier lorsque le PKK, considéré comme "terroriste" par bon nombre de pays, avait repris les armes après une période daccalmie.

Le conflit, qui a démarré en 1984, a fait plus de 45.000 morts.

La dernière grande intervention de l'armée turque dans le nord de l'Irak en territoire kurde, largement autonome des autorités de Bagdad, remonte à février 2008.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.