Jeudi 25 septembre 2025 à 18h38
Paris, 25 sept 2025 (AFP) — L'accusation a requis jeudi des peines allant de 10 ans à 15 ans de réclusion criminelle à l'encontre de trois femmes jugées à Paris pour avoir appartenu au groupe Etat islamique (EI), dont la nièce des frères Clain, qui avaient revendiqué les attentats du 13-Novembre.
"Elles n'ont pas été victimes de la terreur, mais agents de la terreur", a déclaré l'avocat général, Nicolas Braconnay, dans son réquisitoire.
Le représentant du Parquet national antiterroriste (Pnat) a demandé 15 et 13 ans de réclusion criminelle respectivement à l'encontre de Christine Allain, 67 ans, et de sa belle-fille Jennyfer Clain, 34 ans, nièce de Jean-Michel et Fabien Clain, voix de la revendication des attentats du 13 novembre 2015 et présumés morts en Syrie.
Contre l'autre belle-fille de Mme Allain, Mayalen Duhart, 42 ans, l'avocat général a requis dix ans d'emprisonnement avec un mandat de dépôt à effet différé, elle qui est sortie de détention provisoire depuis deux ans.
Arrivées en Syrie avec leurs enfants juste après la proclamation du "califat" par Abou Bakr al-Baghdadi en juin 2014, elles vivent d'abord à Raqqa avant de fuir le long de l'Euphrate en 2017, devant l'avancée des forces menées par les Kurdes et soutenues par une coalition internationale.
Le périple se termine à Azaz, près de la frontière turque, dans un camp aux conditions de vie déplorables où les violences sont monnaie courante, ont-elles raconté devant la cour.
Elles refusent de rentrer en France et vivent avec un petit groupe de femmes de l'EI, toutes plus radicales les unes que les autres.
Au moindre désaccord, et alors qu'elles luttent pour se nourrir, se laver, se chauffer, les excommunications des unes et des autres se succèdent, "dans une surenchère" à qui sera la meilleure musulmane, a souligné le ministère public.
Elles finiront par être arrêtées en 2019 avec leurs enfants, et renvoyées en France après un séjour en centre de rétention en Turquie.
Un séjour long, six ans, "qu'aucune des manifestations les plus violentes de la terreur djihadiste n'est venu remettre en cause" et qui a causé un "tort considérable à leurs enfants", a pointé l'accusation.
"Comment peut-on avec un tel acharnement, combattre pour sa servitude comme s'il s'agissait de son salut ?" s'est interrogé l'avocat général.
Le verdict est attendu vendredi.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.