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Des officiers irakiens accusent les forces kurdes de torture


Mardi 19 juillet 2016 à 18h09

Bagdad, 19 juil 2016 (AFP) — Des officiers irakiens ont affirmé mardi que les forces de sécurité kurdes avaient détenu et torturé plusieurs soldats, une accusation susceptible d'entacher la coopération entre les deux parties dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Un porte-parole des forces kurdes a rejeté ces accusations, tandis que d'autres responsables kurdes irakiens n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

"Les Assayech (forces des services de sécurité kurdes, ndlr) ont battu huit de nos soldats alors qu'ils rentraient du front pour une permission" lundi, a indiqué à l'AFP un officier supérieur.

Trois de ces soldats "ont été torturés à l'électricité", a détaillé ce responsable. "Ils (les forces kurdes) ont battu deux officiers, ont tiré dans leur direction et les ont retenus plusieurs heures avant de les libérer", a-t-il ajouté.

Selon lui, l'incident a eu lieu dans la région de Makhmour, au sud-est de Mossoul (nord), où des forces irakiennes et kurdes irakiennes sont déployées dans le cadre d'une offensive visant à reprendre Mossoul à l'EI, qui contrôle la deuxième ville du pays et de larges pans de territoire irakien depuis 2014.

Un officier du Centre de commandement des opérations conjointes a livré le même récit. "Un groupe de soldats de la 9e division blindée a été battu et humilié par les Assayech à Makhmour", a-t-il déclaré.

"Trois soldats ont été torturés avec des matraques électriques et cinq autres (...) ont été battus par les Assayech", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'une enquête serait ouverte.

Des parlementaires irakiens ont diffusé des images d'hommes visiblement blessés et présentés comme les soldats attaqués, mais l'authenticité de ces images n'a pas pu être confirmée de source indépendante.

Ahmed al-Jaff, le porte-parole des forces kurdes dans la région de Makhmour, a nié toute torture des soldats irakiens, tandis que plusieurs responsables au sein des forces Assayech n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Les forces fédérales irakiennes et les forces kurdes irakiennes ont jusqu'à présent combattu les jihadistes de façon indépendante mais les deux parties devraient jouer un rôle clé et complémentaire dans les opérations pour reprendre Mossoul.

Les relations entre Bagdad et Erbil sont marquées par des tensions autour du pétrole et de questions financières et territoriales.

Le président de facto de la région autonome du Kurdistan irakien (nord), Massoud Barzani, a appelé à la tenue d'un référendum d'autodétermination.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.