Mardi 25 octobre 2011 à 15h56
ERCIS (Turquie), 25 oct 2011 (AFP) — Plusieurs personnes, dont un bébé d'une quinzaine de jours, ont été retirées vivantes des décombres deux jours après le fort séisme qui a frappé dimanche de plein fouet Van, province à majorité kurde de l'est de la Turquie, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.
C'est d'abord la petite Azra Karaduman qui a a été sauvée mardi, redonnant espoir aux sauveteurs qui menaient une course contre la montre pour retrouver des survivants à Ercis, la ville la plus touchée.
Le petite fille enveloppée d'une couverture et transportée pour un premier examen à l'hôpital de campagne sous les ovations de la foule, a ensuite été transférée à Ankara, a rapporté l'agence de presse Anatolie.
Deux heures après, c'est sa mère, Seniha (24 ans) puis sa grand mère Gülzade (73 ans) qui ont été retirées des décombres dans lesquels elles étaient piégées pendant 48 heures.
Les jours des deux femmes ne seraient pas en danger, selon les sauveteurs.
Des secouristes, cités par Anatolie, ont affirmé que le père de famille se trouvait aussi sous les décombres mais il n'a pour l'instant donné aucun signe de vie.
Par ailleurs, au même moment, une autre équipe de secouristes a retiré vivant d'un amas de béton dans cette même ville un homme d'une trentaine d'années.
Le bilan du séisme a été actualisé à 370 morts par le vice-Premier ministre Besir Atalay. Le précédent bilan était de 366 tués.
Des centaines de secouristes travaillaient sans relâche avant la tombée de la nuit pour retrouver d'éventuels survivants.
Quelques heures auparavant c'est un policier et sa femme qui avaient été retrouvés vivants dans cette ville.
"J'avais surtout soif. C'est une chance que je sois encore vivant (...) Il y avait des corps à droite et à gauche", a déclaré Abdullah Pinti qui a raconté son calvaire sur la chaîne CNN-Türk. L'homme âgé de 22 ans a survécu 32 heures dans les gravats de béton et de fer d'un café à Ercis.
Mais c'est surtout des corps qui sont extraits des débris après le tremblement de terre de magnitude 7,2, le plus fort de ces dernières années en Turquie.
"Des centaines, voire des milliers de personnes sont toujours prises au piège sous les décombres", a déclaré aux médias une porte-parole de la fédération internationale de la croix rouge (FICR) à Genève, Jessica Sallabank
"La situation dans l'est de la Turquie continue d'être très grave", a-t-elle souligné.
Les victimes sont essentiellement à Ercis et à Van, la capitale régionale.
Des familles en deuil ont commencé à enterrer des proches mardi, tandis que d'autres continuaient de veiller auprès d'amas de ruines dans l'espoir que les équipes de secours retrouveront des survivants.
Pour les sauveteurs, il ne fait pas de doute que le bilan aurait été beaucoup plus lourd si le séisme n'avait pas frappé un dimanche en plein jour à une heure à laquelle beaucoup étaient sortis pour aller déjeuner et où les enfants n'étaient pas à l'école.
Les rescapés qui ont passé une deuxième nuit dans l'angoisse des répliques tentaient de se réchauffer autour de feux de bois.
Et pour mercredi, la neige est annoncée.
L'Etat turc a déployé des moyens considérables, dépêchant sur les lieux des centaines de secouristes, 145 ambulances, six bataillons de l'armée et des hélicoptères-ambulances.
Dans un élan de solidarité, de nombreux Turcs se sont mobilisés pour venir en aide à leurs concitoyens kurdes, alors que l'armée poursuit une vaste offensive contre les rebelles kurdes qui ont tué la semaine dernière 24 soldats, attisant les divisions ethniques.
Mais des sinistrés kurdes s'estimant défavorisés dans la distribution de l'aide ont pris à partie la police et les journalistes à Van, avant d'être dispersés par la force.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.