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Des milliers de Syriens vont quitter le camp de déplacés d'Al-Hol (responsable)


Lundi 5 octobre 2020 à 17h56

Beyrouth, 5 oct 2020 (AFP) — Des milliers de Syriens, dont des familles de jihadistes du groupe Etat islamique (EI), vont être libérés du camp de déplacés surpeuplé d'Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, ont annoncé lundi les autorités locales kurdes.

Ces derniers mois, plusieurs ONG ont tiré la sonnette d'alarme sur les conditions de vie et le manque de soins médicaux dans le camp d'Al-Hol, où vivent dans le plus grand dénuement 64.377 personnes, selon des données de l'ONU.

Parmi eux, environ 24.300 Syriens, des milliers d'Irakiens, mais également d'autres étrangers et des enfants. Certains sont des déplacés ayant fui les combats des forces kurdes contre l'EI et n'ayant nulle part où aller, d'autres sont des proches de jihadistes.

Le 6 août, les premiers cas de nouveau coronavirus ont été rapportés à Al-Hol. Depuis, deux résidents du camp ont contracté le virus, ainsi que vingt travailleurs, principalement des soignants, selon un rapport onusien daté de fin septembre.

"Les Syriens vont quitter le camp d'Al-Hol et seuls les étrangers vont y rester", a indiqué à l'AFP Riyad Derar, coprésident du Conseil démocratique syrien, la vitrine politique de la coalition militaire dominée par les Kurdes qui contrôlent le nord-est de la Syrie.

"Les familles syriennes des combattants de l'EI seront également libérées", a-t-il ajouté sans fournir de détails sur le mécanisme ou le calendrier de l'initiative, en cours de discussions. Les combattants, en prison, ne sont pas concernés.

M. Derar a précisé que les Irakiens sont autorisés à partir s'ils le souhaitent, mais nombreux sont ceux qui préfèrent rester, craignant la prison en Irak pour leurs liens présumés avec l'EI.

Le camp d'Al-Hol a connu ces derniers mois plusieurs incidents sécuritaires impliquant des partisans de l'EI, dont des tentatives d'évasion et des attaques contre des gardes ou des employés d'ONG.

Ces derniers mois, les autorités kurdes ont libéré des familles syriennes à l'issue de médiations avec des chefs tribaux. Depuis l'été 2019, quelque 4.345 Syriens ont ainsi quitté Al-Hol, selon l'ONU.

Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 avec la répression de manifestations prodémocratie par Damas, s'est transformé en une guerre complexe impliquant des groupes jihadistes et des puissances étrangères.

En mars 2019, les forces kurdes soutenues par Washington ont annoncé la fin du "califat" de l'EI, autoproclamé en 2014, en Syrie.

La guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.