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"Des milliers de morts en Turquie" si Ocalan meurt, menace son frère


Samedi 10 novembre 2007 à 18h19

KOYA (Irak), 10 nov 2007 (AFP) — Si Abdullah Ocalan, le dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) détenu en Turquie, meurt en prison, "des milliers de personnes mourront en Turquie, civils et militaires", a menacé samedi son frère, Osman Ocalan.

Interrogé par un journaliste de l'AFP dans sa maison de Koya, au Kurdistan irakien, Osman Ocalan, qui a passé 18 ans dans les maquis du PKK avant d'abandonner la lutte armée en 2004, a déclaré: "le PKK a plus de 7.000 combattants. Je suis sûr que si Apo ("oncle", le surnom de son frère) meurt, 5.000 d'entre eux seront volontaires pour des opérations kamikaze dans le centre des villes turques".

"Sa santé en mauvaise", a-t-il ajouté. "Il souffre des poumons. Les Turcs lui font peut-être respirer des produits chimiques pour le tuer à petit feu, comme les Anglais ont fait avec Napoléon".

"Le PKK demande depuis des mois qu'une équipe de médecins puisse l'examiner, mais Ankara refuse. Parce qu'ils ont quelque chose à cacher? Apo est le PKK et le PKK est Apo. Il faut continuer la lutte pour obtenir sa libération", a-t-il encore clamé.

Les guérilleros du PKK, dont le nombre tourne entre 3.000 et 4.000 selon des sources occidentales, ont lancé en octobre deux embuscades meurtrières contre des positions de l'armée turque en Turquie, s'attirant les foudres d'Ankara et des menaces de représailles à grande échelle.

La famille d'Abdullah Ocalan a le droit de lui rendre visite une demi-heure par semaine dans sa cellule, dans une île-prison non loin d'Istanbul, a ajouté son frère. "Il a beaucoup de mal à respirer, ses poumons sont atteints. Nous sommes très inquiets", a-t-il répété.

Abdullah Ocalan, chef historique du mouvement, a été arrêté au Kenya en 1999. Il est l'objet d'un quasi-culte de la part des membres du PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.