Mardi 21 mars 2006 à 08h27
DIYARBAKIR (Turquie), 21 mars 2006 (AFP) — Plusieurs milliers de Kurdes se rassemblaient mardi sur une place près de Diyarbakir, la principale ville du sud-est de la Turquie, région dont la population est en majorité kurde, pour célébrer leur Nouvel an, sous haute sécurité de crainte d'éventuels incidents.
Environ 2.000 policiers ont été déployés pour assurer l'ordre, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des dizaines de milliers de personnes étaient attendues sur les lieux au cours de la journée et jusqu'à 250.000, selon les organisateurs.
Les Kurdes de Turquie, une communauté de quelque 12 millions de personnes, profitent habituellement du Newroz, leur Nouvel an, pour réclamer des droits accrus et afficher pour certains leur soutien au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste) qui combat depuis 1984 les forces turques, un conflit qui a fait plus de 37.000 morts.
Les participants, qui pour certains brandissaient des drapeaux aux couleurs vert-jaune-rouge du PKK, en dépit des interdictions édictées par les autorités, ont réclamé la libération du chef du PKK Abdullah Öcalan et une amnistie générale pour les rebelles.
"Oui à une amnistie générale pour une paix sociale", pouvait-on notamment lire sur l'une des banderoles déployées.
De nombreuses personnes ont signé une pétition en faveur d'une libération d'Öcalan qui purge une peine de réclusion à perpétuité depuis 1999 dans une prison du nord-ouest du pays.
L'une des organisatrices de la campagne qui a refusé de décliner son identité, a indiqué à l'AFP que "si des millions de gens considèrent Öcalan comme leur leader, l'Etat (turc) doit le reconnaître comme un interlocuteur" et que, "tant qu'il est en prison, il ne peut y avoir de paix" en Turquie.
Les forces de sécurité étaient mardi sur le qui-vive dans l'ensemble de la Turquie, les incidents dans les zones kurdes s'étant multipliés depuis juin 2004, date à laquelle le PKK a mis fin à une trêve unilatérale avec Ankara qui a duré cinq ans.
Sur son site internet, le PKK a en outre appelé pour le Newroz les Kurdes à se "soulever" contre l'Etat turc et à "intensifier" la lutte contre ses forces.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.