Samedi 10 octobre 2009 à 17h52
STRASBOURG (France), 10 oct 2009 (AFP) — Des milliers de Kurdes (5.000 à 7.000 selon les organisateurs, 3.100 selon la police) ont manifesté samedi à Strasbourg (est de la France) pour réclamer la libération de l'ancien chef du parti séparatiste PKK Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999.
Cette manifestation était organisée par la Fédération des associations kurdes en France (Feyka).
Venus massivement et en famille d'Allemagne ou de Suisse, les manifestants ont défilé puis tenu un meeting.
Des banderoles réclamaient "Liberté pour Öcalan", ou "Solution démocratique pour la question kurde" et condamnaient son "enlèvement" en 1999.
"Nous considérons que le 9 octobre 1998 (date à laquelle M. Öcalan a dû quitter la Syrie) a débuté un complot international contre le leader du PKK, jusqu'à son arrestation le 15 février 1999", a expliqué Fidan Dogan, l'une des organisatrices de la manifestation. "C'est pour cela que chaque année on organise des défilés à ces dates, en octobre et en février".
"Nous avons répété que la question kurde ne pouvait être ignorée. Nous voulons une reconnaissance de nos droits et de notre identité culturelle et politique", a déclaré Eyyup Doru, directeur du centre d'information du Kurdistan. .
Abdullah Öcalan, fondateur et ex-chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a été arrêté en 1999 au Kenya par des agents turcs avec l'aide des services de renseignement américains.
Transféré en Turquie, Öcalan a été condamné à mort pour "séparatisme" en juin 1999, une peine commuée en 2002 en prison à vie après l'abolition de la peine capitale. La Cour européenne des droits de l'homme a recommandé en mai 2005 l'organisation d'un nouveau procès, estimant que celui de 1999 était "inéquitable".
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, a déclenché en 1984 une rébellion sécessionniste dans le sud-est de la Turquie qui a fait plus de 37.000 morts. A l'appel d'Öcalan, ses partisans ont décrété une trêve unilatérale le 1er octobre 2006, rejetée par Ankara.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.