Samedi 8 octobre 2011 à 14h47
PARIS, 8 oct 2011 (AFP) — Plusieurs milliers de Kurdes ont manifesté samedi à Paris pour réclamer la libération de leur leader indépendantiste Abdullah Öcalan, et dénoncer la politique de la Turquie et les arrestations en Europe de militants et d'opposants kurdes.
Réunis derrière une immense banderole "Non au complot international contre Öcalan, plus de 3.000 personnes, Kurdes de Turquie, d'Allemagne et de France, ont défilé de Denfert-Rochereau à la place d'Italie en brandissant des portraits du fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdullah Öcalan, en prison depuis 1999.
"Liberté, Identité", "Nous existons, donc nous résistons", "Autonomie démocratique pour le Kurdistan", pouvait-on également lire sur les petits panneaux distribués aux manifestants.
Les organisateurs de la Coordination nationale Solidarité Kurdistan ont revendiqué 10.000 manifestants. Ils étaient 3.500, selon une source policière.
"En assimilant la résistance kurde au terrorisme, la France et l'Union européenne participent à la recrudescence de la violence, à la continuation de la guerre et à la non-résolution du conflit", ont estimé les organisateurs dans un communiqué.
"Les arrestations de militants et d'opposants kurdes en France et dans d'autres pays de l'Union européenne se multiplient et font écho à celles opérées en Turquie", ajoutent-ils.
"La Turquie profite du printemps arabe, de ce que le monde regarde ailleurs, pour écraser notre mouvement", estime Daniel Yaser, un Kurde de 42 ans venu manifester avec son fils de 8 ans. "Les arrestations quotidiennes, les bombardements au Kurdistan irakien continuent, et les Européens et les Américains ne réagissent pas", déplore-t-il.
La Turquie et la France ont signé vendredi, lors d'une visite du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, un vaste accord de coopération sécuritaire, visant notamment à lutter contre les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont repris le combat contre Ankara.
Selon Paris, 70 membres du PKK ont été arrêtés sur le sol français en 2010 et 2011.
Plus de 2.500 Turcs d'origine kurde, dont cinq parlementaires, sont actuellement emprisonnés, accusés de liens avec la rébellion, qui a considérablement augmenté ses attaques contre les forces de sécurité ces derniers mois.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, par les Etats-Unis et par l'Union européenne, a pris les armes en 1984 pour la défense des droits des Kurdes, qui représentent environ 15 millions des 73 millions d'habitants de la Turquie.
Le conflit a fait au moins 45.000 morts, selon les données officielles.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.