Mardi 26 janvier 2010 à 16h44
HALABJA (Irak), 26 jan 2010 (AFP) — Plus d'un milliers de Kurdes se sont rassemblés mardi à Halabja pour célébrer l'exécution la veille d'Ali Hassan al-Majid, dit "Ali le chimique", reconnu coupable du massacre de près de 5.000 habitants de cette ville du Kurdistan en 1988.
A exactement 11H35 (08H35 GMT), heure du début du bombardement au gaz de la ville par les avions de Saddam Hussein le 16 mars 1988, ordonné par "Ali le Chimique", les familles de victimes ont déposé des gerbes de fleurs dans le cimetière.
"L'exécution (d'Ali le chimique) est juste et m'a remplie d'une joie que je ne peux décrire", a affirmé à l'AFP Koulala Mohammed, 40 ans, qui a perdu deux de ses frères dans le bombardement au gaz.
"Je suis allée me recueillir sur la tombe de mes frères et leur ai dit: +vous pouvez reposer en paix. Votre ennemi est parti pour toujours et Halabja peut renaître+", a-telle ajouté.
Aras Abed, vice-président de l'association des victimes d'Halabja, qui a perdu 12 membres de sa famille, a dit "baigner dans le bonheur". "L'ennemi du peuple kurde et de l'humanité a reçu ce qu'il méritait", a-t-il ajouté.
"Tous ceux qui commettent des crimes et assassinent doivent subir le même sort qu'Ali Hassan al-Majid", a poursuivi Karwane Adham, avocat des victimes d'Halabja devant le Haut tribunal pénal irakien.
Le 17 janvier, "Ali le chimique" avait pour la quatrième fois été condamné à mort, pour ce massacre.
En 1988, alors que la guerre avec l'Iran tirait à sa fin, les peshmergas kurdes s'étaient emparés de la ville, dans les montagnes du Kurdistan.
L'armée irakienne avait riposté en pilonnant la localité, forçant les combattants kurdes à se replier vers les collines alentours, laissant derrière eux les femmes et les enfants.
Le 16 mars en fin de matinée, des avions de chasse irakiens avaient commencé à survoler la zone et, pendant cinq heures, ils allaient lâcher un mélange de gaz moutarde et des neurotoxiques Tabun, Sarin et VX.
Ali Hassan al-Majid, cousin et homme de main de Saddam Hussein, avait écopé de trois autres peines de mort, dont une pour la répression de la rébellion kurde, la campagne Anfal de 1987-1988, qui avait fait près de 180.000 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.